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Qui succédera à Parisot ?

Laurence Parisot le 7 mars 2013 à Strasbourg [Frederick Florin / AFP/Archives]

Le remplaçant de Laurence Parisot à la tête  du Medef sera connu le 3 juillet prochain. Mais prendre sa suite ne sera pas chose aisée.

La guerre de succession est lancée. Les prétendants à la présidence du Medef avaient jusqu’à ce matin pour se faire connaître. Sauf candidature surprise de dernière minute, la compétition devrait se jouer entre cinq personnes. 

Pierre Gattaz fait figure de favori. Adoubé le mois dernier par la puissante fédération de l’Union de l’industrie et des métiers de la métallurgie (UIMM), ce partisan d’un «Medef de combat» séduit.

Il a publié hier une liste de 50 soutiens de grands patrons (dont Martin Bouygues). Un succès qui a conduit son principal opposant, Frédéric Saint-Geours, l’actuel président de l’UIMM, à retirer sa candidature.

 

Têtes d’affiche et outsiders

Compte tenu du poids financier et de l’influence de la métallurgie au Medef, Pierre Gattaz part avec une certaine avance. Il pourrait ainsi marcher sur les traces de son père, Yvon Gattaz, ancien patron de l’ancêtre du Medef, le CNPF, entre 1981 et 1986.

Face à lui, deux candidats espèrent bien tirer leur épingle du jeu. D’un côté, Patrick Bernasconi, lieutenant de Laurence Parisot. L’homme de l’accord du 11 janvier dernier sur la flexisécurité, rompu aux négociations sociales, mise sur l’apaisement et le rassemblement.

De l’autre, Geoffroy Roux de Bézieux, le médiatique patron de Virgin Mobile. Fort d’un comité de soutien de quelque 300 chefs d’entreprise, dont une trentaine de groupes cotés en Bourse, il fustige «un gouvernement impuissant, impotent et incapable de prendre les décisions qui s’imposent».

A côté de ces têtes d’affiche, difficile de se faire entendre. Deux autres patrons veulent quand même tenter leur chance. Thibault Lanxade, porte-parole des entrepreneurs, et Hervé Lambel, un candidat ouvertement anti-Parisot.

 

Prendre sa suite : un défi 

Jusqu’au 3 juillet, chacun tentera de convaincre les adhérents du Medef de lui confier la présidence en vue de succéder à l’actuelle patronne des patrons. Un premier challenge de taille.

Elue en 2005, alors que le Medef était englué dans des affaires de financements occultes au sein de ses fédérations, la première femme élue à la tête du Medef a réussi à s’imposer pendant ses huit ans de règne. A son actif, plusieurs victoires. Parmi lesquelles, le dispositif de séparation à l’amiable dans les entreprises, créé en 2008 avec l’aval des syndicats.

Plus d’un million de procédures ont été enregistrées depuis sa création. La position de Laurence Parisot a également été entendue sur le dossier des retraites. Tout au long de ses mandats, elle a prôné un allongement de la durée de cotisations et un report de l’âge de départ à la retraite. Deux voies retenues lors de la réforme en 2010. Dernier «succès» : l’Accord national interprofessionnel (ANI), signé il y a quelques mois avec trois des cinq syndicats de salariés et qui ouvre la voie à une flexisécurité à la française.

Un bilan terni par une sortie mouvementée. Son échec à faire voter un changement de statuts du Medef lui permettant de briguer un troisième mandat restera finalement comme sa défaite la plus cinglante.

 

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