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Dites-le avec des roses, le défi d'un jeune entrepreneur français à New York

Louis Brunet vérifie les roses chez son fournisseur, le 10 mai 2013 à New York [Stan Honda / AFP] Louis Brunet vérifie les roses chez son fournisseur, le 10 mai 2013 à New York [Stan Honda / AFP]

Il se destinait logiquement à la banque mais a finalement décidé d'écrire sa vie avec des fleurs : depuis deux ans, Louis Brunet, un jeune entrepreneur français a monté une entreprise de livraison de roses en plein coeur de Manhattan.

Et à 29 ans, cet amoureux du Pays basque fait désormais partie des dizaines de milliers de Français expatriés à New York, enthousiasmé par l'énergie de la ville et ce sentiment que "tout y semble possible".

En cette période de fête des mères, les journées n'ont pas trop de 24 heures dans son atelier, dans le quartier du marché aux fleurs. Les livreurs vont et viennent, emportant les bouquets soigneusement confectionnés, Louis Brunet discute avec le fleuriste, rectifie un choix de couleur, traque une commande avec son associé, redresse une rose dans un carton...

Un emballage pour la livraison d'un bouquet de fleurs de la société "Ode à la rose", le 10 mai 2013 à New York [Stan Honda / AFP]
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Un emballage pour la livraison d'un bouquet de fleurs de la société "Ode à la rose", le 10 mai 2013 à New York

Il ne lui a fallu qu'une semaine à l'été 2010 pour prendre sa décision de créer avec cet associé, Olivier Plusquellec, l'"Ode à la Rose" qui livre six jours sur sept, et dans la journée à Manhattan, des bouquets de roses élégants dans des emballages carton de grand luxe. Une adresse désormais bénie des maris ou fiancés étourdis, qui réalisent à midi au bureau, que c'est leur anniversaire de mariage, ou celui de leur chère et tendre.

Quand il prend sa décision, Louis est VIE (volontaire international en entreprise) dans une grande banque à New York.

"J'étais en finances parce que c'était la voie toute tracée par rapport à mon parcours", explique-t-il : université de Dauphine à Paris, master de finances à l'EMLyon.

Mais déjà l'idée de créer une entreprise lui trotte dans la tête, et il a envie de rester aux Etats-Unis où il est venu quelques années plus tôt en échange universitaire.

La crise est aussi passée par là. "Quand on est sorti de l'école, la finance était à la mode, tout le monde gagnait beaucoup d'argent. Mais la crise nous a mis un gros coup sur la tête, la finance tout à coup n'était plus la sécurité absolue".

"la France, un gage de qualité"

L'idée de "l'Ode à la Rose" naît d'un simple constat: entre la rose de supermarché et les fleuristes hors de prix, il n'existe pas d'offre intermédiaire à New York.

Une création de bouquet de roses à "Ode à la rose", le 10 mai 2013, à New York [Stan Honda / AFP]
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Une création de bouquet de roses à "Ode à la rose", le 10 mai 2013, à New York

Les deux associés y voient une opportunité et se lancent. Ils apprennent tout de l'univers des roses, du marché, des fournisseurs, trouvent un local, créent un premier site internet, lèvent des fonds, tout en mûrissant leur concept d'"élégance à la Française".

Le bouquet livré commence chez eux à 35 dollars, les compositions plus ambitieuses vont jusqu'à 300 dollars.

"La France, c'est un gage de qualité, ça participe de notre image de marque", explique Louis Brunet.

Chez eux, romantisme rime avec efficacité. Ils travaillent d'arrache-pied, le succès est au rendez-vous, et actuellement, "l'Ode à la Rose" recherche de nouveaux financements pour s'étendre dans un rayon de 500 km autour de New York, avec l'espoir d'essaimer un jour sur tout le territoire américain.

Et même si l'avenir est incertain, même si les journées commencent de plus en plus tôt (le marché aux fleurs ouvre à 4h30), Louis Brunet ne regrette rien.

"L'énergie me plaît ici. Dans la rue, les restaurants, au travail. Il y a peu de limites, tout semble possibe. A Paris, j'avais souvent l'impression d'être découragé par mon environnement".

Créer une entreprise peut paraître plus facile aux Etats-Unis.

"En France il y a moins d'argent, moins de +business angels+ (particuliers qui investissent dans des entreprises naissantes), c'est moins dans la culture. Mais aux Etats-Unis, c'est aussi extrêmement difficile de trouver des financements, car il y a beaucoup plus de start-ups et une concurrence gigantesque pour lever des fonds" tempère-t-il.

Certains de ses copains ont monté des entreprises en France, et en sont selon lui "plutôt contents".

Dans l'immédiat, lui compte bien rester aux Etats-Unis, même si la France, et notamment le pays basque où il a de solides attaches lui manquent parfois.

"Quand je rentre, c'est là-bas que je vais, et le plus vite possible".

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