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Lego, des briques en vrac

«Il ne vaut rien de mieux, que le meilleur», est la devise de la société[CC/mrsdkrebs]

Lego a toujours une brique dans son sac: inventée par un charpentier danois en 1949, la marque de jouets d’assemblage en plastique est en perpétuelle «construction», créant toujours de nouveaux univers.

 

Archives – Article publié le Jeudi 13 septembre 2007

 

Le succès intemporel de Lego auprès des enfants pourrait sembler étonnant : à l’ère de la télévision et de tous les jeux vidéos possibles et imaginables, voilà un jeu qui demande des trésors d’imagination. Car Lego, au premier abord, semble peu ludique : tout est à construire, avec un monticule de petites briques, des 2 x 1, des 2x2, des 8x1 et bien d’autres pièces sans nom...

 

« Se joue bien »

Lego vient du danois «Leg godt», qui signifie «se joue bien». Si ces briques dispersées sur le sol «se jouent bien», c’est qu’elles offrent aux enfants une certaine liberté : ils sont créateurs d’univers et scénaristes d’une histoire. Pour concevoir un monde en Lego, il faut beaucoup de briques, un bon espace de jeu et une imagination débordante. Lorsqu’un enfant s’empare d’une boîte de Lego et annonce qu’il va construire une «super caserne de pompiers», absorbé par le jeu, il peut oublier ce qui l’entoure et le temps qui passe.

 

Tout s’emboîtera

Le principe de Lego, c’est qu’il est l’un des premiers jeux proposés aux bébés. A quelques mois, le problème de la pièce en forme de triangle qui n’entre pas dans le trou en forme de cercle est déjà une activité assez absorbante. C’est aussi une des raisons de la popularité de Lego auprès des parents : Lego est un jeu qui favorise l’éveil. Car très tôt, à partir d’un chaos de petites pièces en plastiques dispersées sur le sol, un enfant imaginera un scénario tout à lui et les constructions les plus fantaisistes pour le mettre en œuvre. Et si l’envie lui prend d’associer un chevalier du Moyen Age avec un chirurgien-dentiste, libre à lui, car tout est permis !

 

Un Lego pirate [CC/mac_filko]

 

Metteur en scène

Mais avant cela, il y a toujours ce tas de briques. Un peu comme lorsqu’on achète un meuble en kit, le résultat est connu, le problème est de reconstituer l’exacte réplique de la photo sur la boîte. Facile lorsque celui-ci sort du supermarché et que toutes les pièces sont rangées dans de petits sacs ordonnés. Plus compliqué lorsqu’il s’agit, dans un grand seau contenant deux générations de Lego, ceux du père et quelques nouveautés, de retrouver une 2x1 pour l’emboîter dans une 5x2, d’y adjoindre un roulement de voiture pour terminer le châssis.

En espérant qu’aucune pièce ne manque à l’appel, le camion se termine seize pages plus loin, avec une échelle de pompier, un téléphone intégré et une réserve d’eau. Le bâtisseur peut enfin retirer son bleu de travail et enfiler l’uniforme de pompier. Quelques coups de briques... voire un peu d’énervement : avoir le droit d’être scénariste se mérite.

Commencer avec des Lego construits, ce serait bien trop facile, se disent les amateurs du jeu. Comme il a toujours fallu choisir son camp entre Beatles ou Rolling Stones, les enfants choisissent entre Lego et Playmobil. Car ce que les amateurs de Lego apprécient plus que tout, c’est de pouvoir, durant le temps de construction, imaginer un scénario. Les enfants sont très doués. Je serais le shérif et tu serais le chef des pompiers et on serait la sécurité de Legoville. Et l’histoire se raconte pendant que se construisent commissariat et caserne. Un scénario qui se reproduit depuis 1974 et l’apparition des petites figurines jaunes. Pourtant, l’histoire de Lego commence bien avant.

 

Les fans de Lego s’amusent à reproduire des scènes de leurs films favoris, comme ici SOS Fantômes [CC/Rob Young]

 

L’histoire d’un charpentier

A croire que les Scandinaves sont spécialistes de l’assemblage en tout genre, des meubles en kit aux jouets à faire soi-même. Lego est originaire du Danemark. Son créateur est un charpentier, Ole Kirk Christiansen. Après la Première Guerre mondiale, il fabrique des meubles miniatures pour avoir une première ébauche de ses meubles. Des modèles réduits qui lui donnent l’idée des jouets. L’époque est difficile, la diversification bienvenue. Entre les deux guerres, l’entreprise de Christiansen prend le nom de Lego, et entreprend un tournant majeur en adoptant un nouveau matériau, le plastique, plus précisément l’acétate de cellulose.

Fabriqué dans ce matériau nouveau, le premier succès de Christiansen est un camion démontable et remontable à souhait. On est encore loin des petites briques à plots encastrables. Briques qui apparaissent en 1949, et qui révolutionnent l’assemblage traditionnel des objets en bois : elles contiennent un système de verrouillage qui permet aux entités de tenir ensemble. Tenir mais pas trop : ces briques sont en effet modulables. Un système amélioré en 1958, l’année du décès de Christiansen.

 

Vidéo : Lego est devenu une série de jeux vidéos

 

 

Changement de plastique

L’entreprise est reprise en main par son fils, Godfred. Il va transformer la petite activité de son père en business mondial du jouet en plastique. Le bois est définitivement abandonné après un incendie qui ravage l’usine en 1960. Pour développer la ligne plastique, l’entreprise crée une division de «chercheurs», intitulée Futura, dont l’objet est de concevoir de nouvelles idées.

Les années 1960 constituent le véritable point de départ de l’activité Lego.  Révolution en 1963 : l’acétate de cellulose, jugé trop instable et qui conserve mal les couleurs, est remplacé par l’acrylonitrile butadiène styrène, nom barbare qui fait toujours la joie des Legophiles actuels. La division Futura sera également à l’origine de l’introduction du livret de conseil dans les boîtes de Lego. Ouf.

 

Vidéo : Aujourd’hui Lego se décline aussi au cinéma. En 2014, « La Grande aventure Lego » sort au cinéma

 

 

Tête jaune

A ce point du développement de la marque, Lego n’est cependant qu’un jouet comme un autre, à assembler certes, mais pas forcément plus original. Il faut attendre 1974 et l’ouverture de l’usine américaine d’Enfield dans le Connecticut pour voir apparaître les petits personnages à tête jaune et leurs mains en «U», qui incarnent la marque aujourd’hui. Ces petits bonshommes connaissent toutes sortes d’aventures extraordinaires, comme leur envoi dans l’espace intersidéral (en 1979). En 1977, la marque lance Lego Technic qui développe des constructions plus «expertes». Des innovations constantes depuis lors, comme le lancement de la gamme «Star Wars» qui ravit les fans de la saga de George Lucas.

Et cela dure depuis plusieurs décennies. Sans grand changement. Les pirates et la police sont toujours des best-sellers. La gamme Lego s’est certes étoffée de nouveaux personnages, a ajouté des moteurs électriques ou s’est envolée dans les hautes sphères de la galaxie. Mais l’esprit, lui, n’a pas changé. Leur slogan depuis toujours: «Il ne vaut rien de mieux, que le meilleur».

 

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