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L’industrie française vers le futur 

En juillet dernier, le président François Hollande et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg visitent une usine Valeo. [BERTRAND LANGLOIS / POOL / AFP]
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L’Elysée va présenter aujourd’hui 34 plans d’action pour dynamiser une industrie française en berne, dont le salut passera par l’innovation.

 

François Hollande se pose en capitaine d’industrie. C’est aujourd’hui que le président, accompagné du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, doit présenter la «Nouvelle France industrielle». Un projet majeur comprenant 34 mesures visant à mettre sur les bons rails un secteur en déclin. 

L’enjeu de ce plan, qui fait écho au Plan d’investissement pour l’avenir (PIA) de 12 milliards d’euros présenté en juillet par Matignon (transition énergétique, recherche, santé, numérique…) est de mobiliser «les technologies, les idées et les moyens financiers» de l’Etat sur certains pans de l’industrie, a confié mardi Arnaud Montebourg. 

Autrement dit, le défenseur du «made in France» veut appuyer sur les «points forts» de la France, pour accumuler des avantages concurrentiels et gagner des parts de marché à l’international.  

 

Transports, énergie, santé…

Si le détail du plan doit être dévoilé aujourd’hui, certains chantiers ont déjà été évoqués. Côté transports, c’est le TGV du futur qui, sous la houlette d’Alstom, doit sortir à l’horizon 2018. Son objectif : accueillir davantage de passagers dans les voitures. 

Autre projet cité par Arnaud Montebourg, la voiture consommant 2 litres de carburant aux 100 km, sur lequel travaillent les constructeurs français pour la prochaine décennie.

Un autre pôle devrait aussi être concerné par ce plan d’avenir : la chimie, en excédent commercial de 4,4 milliards d’euros l’an dernier. 

Les travaux sur les capacités de stockage de l’énergie, les textiles innovants, la santé ou l’allègement des matériaux pour l’aéronautique et l’automobile sont dans les tuyaux. 

Enfin, d’après Le Figaro, les technologies liées à l’avion électrique ou aux satellites à propulsion électrique pourraient être privilégiées.

 

Un contexte morose

Cet effort national, l’Elysée l’inscrit dans un contexte global de désindustrialisation. La France voit son industrie s’essouffler, avec plus de 250 usines fermées en 2012, en augmentation de 50 % par rapport à l’année précédente, selon le cabinet Trendeo. 

L’Hexagone n’est plus que 23e au classement mondial des pays les plus compétitifs, établi par le Forum économique mondial de Davos (WEF), alors qu’elle était 18e en 2011. Et les dernières statistiques sont mauvaises : -0,6 % en juillet, après -1,4 % en juin. «Nous sommes au niveau de production de 1997», constate Marc Touati, président du cabinet Acdefi. 

Selon lui, les segments porteurs – aéronautique, nanotechnologies, agroalimentaire, technologies de l’énergie – sont des locomotives. Mais aucun secteur ne doit être mis de côté. «L’important, c’est d’innover. On pensait le textile mort, alors qu’il repart dans l’innovant ou le luxe.»

Cette nouvelle France industrielle ne pourra cependant naître qu’avec un allégement de la pression fiscale, de la réglementation et du coût du travail, estime l’économiste. 

 
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