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Le braconnage, 4e marché illégal au monde, selon WWF

Des éléphants d'Afrique au parc national Hwange, au Zimbabwe [Martin Bureau / AFP/Archives] Des éléphants d'Afrique au parc national Hwange, au Zimbabwe [Martin Bureau / AFP/Archives]

Le braconnage, qui génère un chiffre d'affaires estimé à 19 milliards de dollars par an, est devenu le quatrième plus grand marché illégal au monde, selon un rapport publié mercredi par l'organisation environnementale WWF.

"Après le trafic de drogue, la fabrication de fausse monnaie et la traite des êtres humains, le commerce des espèces est désormais le quatrième marché illégal le plus important dans le monde", relève le WWF.

Ce commerce, ajoute l'ONG, "se poursuit à une vitesse sidérante", "menace de nombreuses espèces animales", et "met en danger la stabilité et la sécurité de divers Etats africains".

En 2012, plus de 10.000 éléphants ont disparu des forêts et des savanes d'Afrique et environ deux rhinocécos sont tués chaque jour dans le sud du continent africain.

C'est deux fois plus qu'en 2007, où l'on estimait qu'un rhinocéros était tué chaque jour.

Ce sont les pays acheteurs asiatiques "qui sont les responsables de la hausse fulgurante de la demande d'ivoire et de corne de rhinocéros", ajoute le WWF.

Pour Jim Leap, directeur général de WWF International, le braconnage est un trafic "avec très peu de risques pour le crime organisé". "Il y a peu de chances de se faire attraper", et "peu de chances d'être puni, si l'on est pris", ce qui fait du braconnage une activité "à très haut rendement".

L'argent issu de ce trafic, a-t-il ajouté, sert à financer "les soulèvements, surtout en Afrique, c'est devenu la principale source de financement des pires insurrections" sur le continent africain.

En conséquence, a-t-il ajouté, ce trafic est devenu également "une menace pour les populations africaines", en plus d'être une "menace pour les espèces animales".

De son côté, John Scanlon, secrétaire général de la CITES (convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), le marché du braconnage est "tenu par des braconniers professionnels". "Nous avons affaire à du crime organisé, à des groupes de milices rebelles, à des individus lourdement armés, bien connectés, ayant beaucoup de moyens, et plein de ressources pour tuer illégalement nos espèces et faire du commerce avec elles", a-t-il déclaré.

Le responsable de la CITES a encore rappelé avoir dénoncé début 2012 que des groupes rebelles venant du Tchad et du Soudan entrés au nord du Cameroun avaient massacré 450 éléphants, et revendu l'ivoire pour acheter des armes.

M. Scanlon a aussi fait état d'informations selon lesquelles il y aurait un lien entre le braconnage d'éléphants et le commerce illégal d'ivoire d'une part, et le financement des milices rebelles en République démocratique du Congo d'autre part.

Devant cette situation, le WWF a lancé un appel aux gouvernements concernés pour qu'ils "punissent durement le crime de braconnage et pour que les organes judiciaires responsables appliquent mieux la loi".

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