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COP26 : qu'est-ce que l'hydrogène vert ?

La France envisage la construction de «deux gigafactories d'électrolyseurs» pour devenir «leader de l'hydrogène vert» en 2030. [Photo d'illustration © Anthony Rampersad on Unsplash]

C'est l'un des sujets de la COP26 et pourtant il s'avère encore méconnu du grand public. La question de l'hydrogène vert et de ses usages suscite des interrogations. La Belgique a annoncé qu'elle ira même jusqu'à importer cette «énergie du futur» depuis la Namibie.

Contrairement aux idées reçues, l'hydrogène n'est pas une solution totalement verte (et encore loin de l'être) pour l'avenir de l'industrie et le secteur des transports automobiles et aériens.

Car pour l'heure, l'hydrogène comme source d'énergie est davantage gris que 100 % vert.

En cause, l'électrolyse nécessaire à sa production s'avère très consommatrice de courant. Explications.

Comment l'hydrogène est-il produit ?

L'hydrogène industriel est aujourd'hui fabriqué à 95 %, à partir de ressources fossiles et principalement du gaz naturel ou du charbon gazéifié. Une méthode utilisée notamment en Chine et qui libère énormément de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Un élément qui reste la cause principale du réchauffement climatique. Pour un kilo d'hydrogène produit, 10 kilos de CO2 sont dégagés. On parle alors d'hydrogène «gris».

L'hydrogène «vert», c'est à dire propre, consiste à utiliser l'électrolyse de l'eau. Concrètement, l'idée est ici de passer de l'électricité dans l'eau pour dissocier les molécules d'oxygène (O2) et celles d'hydrogène (H2), contenues dans H2O (l'eau). Une technique qui ne rejette alors aucun gramme de CO2. Toutefois, pour que l'hydrogène soit à 100 % propre, il convient d'utiliser aussi une électricité dite renouvelable. C'est ici que les énergies éolienne, solaire, l'hydroélectrique ou le biogaz entrent en jeu. Le continent africain y voit un nouvel eldorado pour produire cet hydrogène. Le niveau d'ensoleillement comptant pour beaucoup dans sa production si l'on opte pour l'énergie solaire. L'Arabie saoudite ou encore la Namibie se positionnent sur ce créneau.

Un problème de coût ?

Présenté au public comme une solution propre et potentiellement «inépuisable» par rapport à l'exploitation d'énergies fossiles dont les réserves se tarissent, l'hydrogène vert doit surtout franchir un obstacle de taille : son coût de production. Car si produire de l'hydrogène gris pour l'industrie coûte entre 1,5 et 2,5 euros, selon le prix initial du gaz naturel, sans compter les éventuelles marges des producteurs et distributeurs, l'hydrogène vert pourrait coûter deux fois plus cher.

«Un kilo d'H2, l'équivalent de 6 litres de gasoil, vaut autour de 10-12 euros», expliquait récemment à l'Agence France-Presse, l'énergéticien Olivier Menu, responsable du développement d'Hynamics, la filiale Hydrogène du groupe EDF. Ce dernier pense pouvoir descendre ce prix à 7 euros d'ici à trois à cinq ans.

C'est pourqui les projets de recherche en ce sens se multiplient ces dernières années. Dans le cadre du programme France 2030, l'Etat envisage notamment la construction de «deux gigafactories d'électrolyseurs» pour devenir «leader de l'hydrogène vert» en 2030.

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