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Nucléaire : cinq centrales obtiennent l’autorisation de déroger aux règles environnementales

Une telle dérogation, instituée en 2006 suite à la canicule de 2003, n’avait jusqu’à présent été mise en place qu’une seule fois en France, en 2018, pour une durée de 36 heures. Depuis l'été, c'est la deuxième fois que l'Etat prend une telle disposition. [Lionel BONAVENTURE / AFP]

Afin d’assurer «la sécurité du réseau électrique», les centrales nucléaires du Blayais, de Saint-Alban-Saint-Maurice, de Golfech, du Bugey et du Tricastin pourront continuer à rejeter jusqu'au 11 septembre leurs eaux usées dans les cours d’eau, en dépit de la canicule qui élève déjà leur température. Et ce, malgré des impacts négatifs possibles pour l'environnement.

Un réseau électrique sous tension. Cinq centrales nucléaires se sont vues octroyer une dérogation temporaire aux règles environnementales pour rester en activité malgré les épisodes de canicule qui s'enchaînent en France. 

Un arrêté publié ce samedi au Journal officiel fixe «de nouvelles limites de rejets thermiques applicables aux réacteurs de la centrale nucléaire du Bugey, du Blayais, de Saint-Alban-Saint-Maurice, de Golfech et du Tricastin».

Chaque centrale a ses propres limites réglementaires de température de rejet de l'eau à ne pas dépasser, afin de ne pas échauffer les cours d'eau environnants et d'en protéger la faune et la flore. Les centrales pompent en effet l'eau pour le refroidissement des réacteurs, avant de la rejeter.

Associée à un programme de surveillance renforcée

Ces dérogations sont justifiées par le fait qu'«en l'absence de modification temporaire des limites actuelles de rejets thermiques, l'exploitant devrait arrêter le fonctionnement de ces centrales nucléaires ou diminuer leur production afin de limiter l'échauffement de l'estuaire de la Gironde pour la centrale du Blayais, du Rhône pour les centrales de Saint-Alban-Saint-Maurice et du Bugey, de la Garonne pour la centrale de Golfech et du canal de Donzère-Mondragon pour la centrale nucléaire du Tricastin, alors même que le maintien à un niveau minimum de production électrique des réacteurs des centrales nucléaires (...) constitue, au regard de la sécurité du réseau électrique, une nécessité publique».

Il est précisé que la mise en oeuvre de ces mesures sera «associée à un programme de surveillance renforcée de l'environnement».

Côté association, cette nouvelle dérogation passe mal. «La centrale nucléaire du Bugey vient d'être autorisée à rejeter des eaux plus chaudes qu'à l'accoutumée. Voilà qui ne va pas contribuer à améliorer la biodiversité dans le Rhône qui souffre des canicules de l’été, comme tous les cours d'eau français», a réagi sur Twitter l'ONG France Nature Environnement (FNE).

D'ailleurs, une telle dérogation, instituée en 2006 suite à la canicule de 2003, n’avait jusqu’à présent été mise en place qu’une seule fois en France, en 2018, pour une durée de 36 heures. Depuis l'été, c'est la deuxième fois que l'Etat prend une telle disposition. 

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