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COP28 : les pays du monde entier approuvent l'appel historique à une «transition» hors des énergies fossiles

Ce mercredi, les pays du monde entier ont approuvé par consensus le nouveau projet de compromis présenté par la présidence émiratie de la COP28. Pour la première fois, le sort de toutes les énergies fossiles est abordé. En revanche, le terme de «sortie» n’est plus d’actualité.

Un accord historique. Ce mercredi, la présidence émiratie de la COP28 a présenté un nouveau projet d’accord pour débloquer les négociations climatiques de Dubaï. Ce dernier appelle les pays à «transitionner hors des énergies fossiles» et à accélérer l’action «dans cette décennie cruciale», afin d’atteindre la neutralité carbone en 2025.

Lors de la séance plénière de cloture organisée ce mercredi matin, les pays du monde entier ont approuvé par consensus le texte présenté par la présidence émiratie de la COP28.

Longue ovation

Après l'adoption par les délégués de la décision préparée par les Emirats arabes unis, une longue ovation a été déclenchée. Pour Sultan Al Jaber, président de la conférence de l'ONU, cet accord est une décision «historique pour accélérer l'action climatique». «Nous avons une formulation sur les énergies fossiles dans l'accord final, pour la première fois», a-t-il souligné, provoquant de nouveaux applaudissements.

Une décision saluée par Paris. «L'accord de la COP28 qui vient d'être adopté est une victoire du multilatérialisme et de la diplomatie climatique», a réagi la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher à Dubaï.

Le terme «sortie» aux oubliettes

En revanche, si l'accord propose, pour la première fois dans l'histoire des conférences sur le climat des Nations unies, de mentionner toutes les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), largement responsables du changement climatique, il ne réintroduit pas le terme de «sortie». Si celui-ci était demandé par les pays les plus ambitieux, il a été refusé par des pays producteurs, dont l’Arabie saoudite qui se positionne en tête.

Le compromis, dont chaque mot a été négocié par les Emiratis, appelle à «transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d'une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l'action dans cette décennie cruciale, afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques». Cet appel à accélérer l'action dès la décennie en cours était une exigence de l'Union européenne et de nombreux autres pays.

Une transition «juste, ordonnée et équitable»

Si cette transition hors des énergies fossiles reste le levier principal qui sera débattu par l’ensemble des pays présents à la COP, d’autres points ont été cités. La présidence émiratie de la COP28 a aussi soumis le triplement des énergies renouvelables d’ici à 2030, le développement du nucléaire, de l’hydrogène «bas carbone», et des technologies balbutiantes de captage du carbone, plébiscitées par les pays producteurs de pétrole.

Dans le texte, le compromis parle d’une transition effectuée de «manière juste, ordonnée et équitable». Ces mots symbolisent le respect d’un rythme différent selon les pays, leurs besoins de développement et leur responsabilité historique dans le réchauffement climatique.

Une avancée malgré tout

Malgré tout, ce compromis reste une première dans l’histoire de la COP. Depuis sa création, seuls des objectifs de «réduction» des émissions de gaz à effet de serre ont été adoptés. Jusqu’ici, le sort de toutes les énergies fossiles, responsables de deux tiers des émissions, n’avait jamais été explicitement abordé. Seule une «réduction» du charbon avait été actée à la COP26 à Glasgow, mais des objectifs sur le pétrole et le gaz n'ont jamais été adoptés.

La question des énergies fossiles est rentrée dans les débats avec l’accélération des conséquences du réchauffement climatique, l'échec des pays à tenir la trajectoire du + 1,5°C, et à l'occasion de l'organisation de la COP dans un riche pays pétrogazier.

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