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Tabassage de Yuriy : «Les réseaux sociaux sont des catalyseurs de la violence entre bandes», explique la directrice de la DSPAP

En exclusivité pour CNEWS, Valérie Martineau, cheffe de la DSPAP, Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne, décrypte le phénomène des affrontements entre bandes dans Paris et la petite couronne, après le lynchage de Yuriy.

En 2020, la sûreté territoriale de Paris a été saisie de 20 affaires liées aux bandes, elle en a résolu 17. Une cellule de renseignement a été créée en 2009 par la préfecture de police de Paris pour analyser spécifiquement le phénomène des affrontements entre bandes.

« Il n'y a pas plus de bandes (15 sont recensées à Paris), pas plus de rixes (le chiffre baisse depuis 2016) mais il y a plus de violence sans doute », estime-t-elle, « avec dans le paysage, des réseaux sociaux qui conditionnent les protagonistes qui commettent l'irréparable et qui réalisent en garde à vue la gravité de ce qu'ils ont fait. La moyenne d'âge est de 17 ans. 2/3 des individus impliqués sont mineurs. Les affrontements se font essentiellement avec des armes par destination (marteau, tournevis, barres de fer) ou des armes blanches » ajoute-t-elle.

Valérie Martineau distingue deux phénomènes de bande : d'un côté les rixes classiques dans le nord-est parisien, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. Ce sont des rixes récurrentes entre quartiers pour prendre possession d'un territoire, parfois sur fond de délinquance liée aux stupéfiants ou aux vols avec violence mais pas obligatoirement. Ces jeunes sont souvent déscolarisés et connus de la police.

Il y a d'un autre côté un phénomène plus récent : « des affrontements entre bandes qui ne sont pas forcément proches géographiquement. Les rixes sont favorisées par les réseaux sociaux qui jouent un rôle de catalyseur. Et pour un motif parfois futile (mauvais regard, insulte...) il va y avoir une montée en puissance extrêmement rapide de la haine entre deux bandes et cela se traduit parfois par des blessés très graves. Cela peut concerner des jeunes peu ou pas connus de la police, et qui sont scolarisés.

Il y a une sorte de sidération de ces jeunes auteurs quand ils sont en garde à vue et qu'ils prennent conscience de la gravité de ce qu'ils ont fait » conclue-t-elle.

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