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Nantes : une enquête demandée au sein de la prison après six suicides depuis mai

La maison d'arrêt de Nantes héberge 788 détenus pour 573 places, selon la Direction Interrégionale des services pénitentiaires de Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire. [Ludovic MARIN / AFP]

La députée Ségolène Amiot s'inquiète des suicides répétés survenus à la maison d'arrêt de Nantes depuis mai. Elle a interpellé le garde des Sceaux à ce sujet.

Depuis le mois de mai, six détenus de la maison d'arrêt de Nantes (Loire-Atlantique) se sont successivement donnés la mort. La semaine dernière, deux suicides ont même été enregistrés en trois jours, suscitant l'inquiétude de la députée Ségolène Amiot (Nupes), qui a écrit à Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, pour demander l'ouverture d'une enquête.

Ce courrier évoque une «vague insupportable de suicides» dans cet établissement hébergeant 788 détenus pour 573 places, selon la Direction Interrégionale des services pénitentiaires de Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire. La prison de Nantes affiche ainsi «une densité carcérale de 138%, corrigée à 165%» par la direction. Ce, alors que la densité globale nationale s'élève à 117%.

Le dernier suicide au sein de l'établissement a eu lieu samedi 13 août, «à peine 48h après le précédent», selon Ségolène Amiot. «Un détenu de 36 ans» a mis fin à ses jours «seul dans sa cellule, alors qu'il présentait des troubles psychologiques». Sur ce point, le courrier de la députée reprend les propos tenus dans un quotidien régional par un délégué syndical, concernant le nombre croissant de détenus souffrant de «problèmes psychiatriques».

«Malgré les moyens mis en oeuvre et la présence de personnels soignants, nous ne sommes pas adaptés à la prise en charge de ce type de profils, déplore-t-il. Ceux qui veulent parvenir à leurs fins y arrivent toujours parce que nous n'avons pas les moyens de surveiller chaque détenu 24 heures sur 24».

Au travers de cette alerte, la députée de la 3e circonscription de Loire-Atlantique interpelle directement Eric Dupond-Moretti et demande que «l'Inspection Générale de la Justice analyse le plus vite possible les causes de ces suicides à répétition» afin que «des mesures adéquates et effectives soient prises en compte immédiatement».

Ségolène Amiot estime qu'il en va de «la survie des concitoyens détenus», à Nantes mais aussi «partout en France». Son objectif est en effet que cette enquête fasse «jurisprudence» afin que d'autres «soient diligentées sur tout le territoire d'Hexagone et d'Outre-mer».

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