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Scandale Orpea : l’ex-directrice d’un Ehpad jugée ce mardi après la mort d’un pensionnaire

La directrice et le groupe sont poursuivis pour homicide involontaire. [Crédit JULIEN DE ROSA / AFP]

L’ancienne directrice d’un Ehpad Orpea de Fontaine-au-Pire, dans le Nord, ainsi que le groupe privé seront jugés ce mardi 12 septembre devant le tribunal correctionnel de Cambrai pour «homicide involontaire» après la mort d'une pensionnaire par étouffement en janvier 2020.

En janvier 2022, l’enquête du journaliste Victor Castanet, «Les Fossoyeurs», levait le voile sur les conditions de vie des pensionnaires des Ehpad du groupe privé Orpea. Un an et demi plus tard, la directrice de l’un des établissements, situé à Fontaine-au-Pire, dans le département du Nord, se retrouve face à la justice, après la mort d’un pensionnaire par étouffement lors d’un repas.

Elle est poursuivie pour «homicide involontaire» par la «violation» d’une «obligation de prudence ou de sécurité» notamment par «le manque de personnel le jour du décès», «le manque de formation dudit personnel» et «l’organisation défaillante au sein de la structure», a indiqué le parquet de Cambrai à l'AFP.

Le groupe Orpea est lui aussi poursuivi pour homicide involontaire, en qualité de personne morale, sera aussi jugé pour ne pas avoir fourni à la défunte «un repas adapté à sa pathologie».

La victime est décédée le 4 janvier 2020, à l’âge de 83 ans, en raison d’une «asphyxie mécanique» causée par «l’ingestion d’un morceau de tripe de sept centimètres», selon le parquet. Elle devait cependant suivre un régime spécial «avec des aliments finement hachés et une assistance lors de la prise des repas, dont elle n’a pas bénéficié ce jour-là».

Sa famille, qui avait placé l’octogénaire dans un établissement Orpea temporairement pendant les congés, a porté plainte contre l’institution pour «comprendre ce qu’il s’est passé» mais aussi pour «provoquer une prise de conscience chez Orpea pour que ça n’arrive plus», a déclaré Me Patrick Ledieu, l’avocat des deux filles et trois petits enfants de la victime.

«Orpea va beaucoup mieux»

Orpea est visé par plusieurs enquêtes préliminaires, dont une enquête pour maltraitance institutionnelle et infractions financières. Ses pratiques avaient été dévoilées lors de la publication des «Fossoyeurs», enquête qui révélait la maltraitance des pensionnaires, mais également des irrégularités financières sous l’ancienne direction, et des manquements dans la gestion des ressources humaines.

Dans une interview accordée cette semaine à Radio Classique, le nouveau directeur du groupe, Laurent Guillot, affirme qu’«Orpea va beaucoup mieux». Le groupe «a considérablement renforcé les moyens, et engagé 600 personnes par mois» l’année dernière et début 2023, selon le PDG. Il a également affirmé que le groupe changera probablement de nom une fois que la «transformation de l’entreprise aura été suffisamment profonde».

Laurent Guillot a également lancé un «cri l’alarme», pointant l’absence de revalorisation des dotations publiques au secteur des maisons de retraite à la hauteur de l’inflation. «C’est fondamental pour la bonne santé de ce métier, pour exercer correctement notre travail», a-t-il expliqué, soulignant que «plus de la moitié des établissements (…) sont dans le rouge aujourd’hui.»

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