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Pédopornographie : que sait-on de l'immense réseau mondial démantelé à Strasbourg ?

L'homme de 64 ans n'était pas connu des forces de l'orde pour ce genre de faits. (illustration) [JEFF PACHOUD / AFP]

Le 23 janvier dernier, pour la première fois en France, une plate-forme mondiale de pédocriminels a été démantelée. Un homme de 64 ans, soupçonné d’être à la tête de ce réseau, a été interpellé à Strasbourg avant d’être incarcéré.

Une affaire qui fait froid dans le dos. Soupçonné d’avoir créé et animé une plate-forme mondiale de pédocriminalité sur le darknet, aujourd’hui démantelée, un retraité de 64 ans a été mis en examen et incarcéré ce vendredi, a indiqué le parquet de Paris. «Il s'agit de la première plate-forme du darknet qui a ainsi pu être démantelée en matière de pédo-pornographie en France», a-t-il précisé.

Dix ordinateurs et 200 disques durs saisis

Interpellé le 23 janvier dernier à Strasbourg par l’Office des mineurs, le sexagénaire a été mis en examen pour «administration d'une plate-forme en ligne pour permettre une transaction illicite, détention, diffusion, enregistrement/fixation, d'image de mineur présentant un caractère pédopornographique et corruption de mineur par une personne mise en contact avec la victime par un réseau de communication électronique (dite grooming)», a détaillé le parquet. Notamment poursuivi pour «agression sexuelle incestueuse sur mineur par un ascendant majeur», l’homme de 64 ans a été placé en détention provisoire.

Par ailleurs, le parquet précise que le suspect, alors inconnu pour ce genre de faits, «se voit reprocher non seulement les échanges d’images illicites, mais aussi l’administration» de cette plate-forme d’échanges entre pédocriminels. Selon une source proche de l’enquête, l’homme serait informaticien. Et lors de la perquisition de son domicile, «dix ordinateurs et 200 disques durs» ont été saisis. Ces derniers vont désormais devoir être exploités, indique le parquet de Paris.

Coopération internationale

Concrètement, pour découvrir l’identité de cet homme de 64 ans, une «coopération internationale» s’est mise en place, notamment avec Europol. Cette agence européenne de police criminelle a permis de découvrir l’identité réelle de celui qui se dissimulait derrière des pseudonymes sur des forums d’échanges sur Tor, un réseau du darknet. Une enquête a été ouverte à la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris.

De plus, selon le parquet, cette interpellation «a également permis de découvrir des faits d’agression sexuelle, de violence sur mineurs de 15 ans, de corruption de mineurs dont il est directement soupçonné, commis dans son entourage proche». Mais ce n’est pas tout, le sexagénaire est aussi soupçonné d’avoir contacté «plusieurs adolescentes par l’intermédiaire de réseaux électroniques, notamment en Belgique et en Allemagne, pour leur proposer des échanges illicites».

Créée par la loi du 24 janvier 2023, l’infraction «d'administration d'une plate-forme en ligne pour permettre une transaction illicite est réprimée de cinq ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende», a indiqué le parquet de Paris. Cette nouvelle infraction «réprime le fait, pour un opérateur de plate-forme restreinte à des usagers utilisant l'anonymat ou ne respectant pas les obligations du code de la consommation, de permettre sciemment la cession de produits illicites sur celle-ci».

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