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L’Espagne a chuté de son trône, par Pierre Ménès

Tout au long de la Coupe du Monde au Brésil, Pierre Ménès tient ses chroniques dans les colonnes de Direct Matin.[A MEUNIER / ICON SPORT / POUR DIRECTMATIN]

Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Tout au long de la Coupe du Monde au Brésil, il tient ses chroniques dans les colonnes de Direct Matin.

 

Comme son roi Juan Carlos, qui a laissé son trône hier matin à son fils Felipe, la sélection de foot espagnole a donc rendu les clés du pouvoir. Le problème, c’est qu’en foot, la succession ne se décide pas. Elle se gagne.

Cette équipe, qui restait sur un exploit unique de deux Euro (2008 et 2012) et une Coupe du monde (2010) remportés d’affilée, est tombée, bien plus lourdement que quiconque ne pouvait l’imaginer. Il y a quelque chose d’inéluctable dans cette énorme élimination. Vicente Del Bosque est tombé avec ses hommes, ses soldats, ses héros. Usés ou épuisés.

 

Des joueurs au bout du rouleau

On pouvait se douter, vu la pénible année 2014 du Barça, que Jordi Alba, Sergio Busquets, Andrés Iniesta ou Gerard Piqué n’étaient pas dans la forme de leur vie. Et que dire d’un Xavi qui a perdu sa place et qui va quitter son club chéri pour le Qatar ?

On se doutait un peu moins que les joueurs du Real Madrid, pourtant auréolé de leur dixième victoire en Ligue des champions, allaient se retrouver dans un tel état d’épuisement physique et nerveux. Xabi Alonso était hors du coup, sans parler d’un Iker Casillas passé du statut de meilleur gardien du monde à passoire ?

Mais le cas le plus terrifiant reste Sergio Ramos, héros de Munich avec son doublé et son but égalisateur en finale contre l’Atletico Madrid, devenu un boulet pour son équipe, dépassé par les événements et surtout les attaquants adverses.

Pendant ce temps-là, Cesc Fabregas et Juan Mata sont toujours sur le banc tandis que Isco ou Alvaro Negredo sont carrément restés au pays. Del Bosque avait bâti les triomphes espagnols sur un équilibre politique délicat. Et personne ne pourra vraiment le lui reprocher. Mais désormais, l’Espagne va devoir reconstruire, ce qui ne devrait pas forcément être un souci énorme vu leurs résultats en jeunes. Un cycle est fini. Il a été plus que merveilleux. C’est le foot. Cruel aussi.

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