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Vous avez dit corporatisme ?, par Pierre Ménès

Pierre Ménès. [A MEUNIER / ICON SPORT / POUR DIRECTMATIN]

Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Chaque vendredi, il tient sa "Grosse kronik" dans les colonnes de Direct Matin.

 

Après une actualité bien trop lourde depuis quelques semaines, revenons à une polémique bien de chez nous : le corporatisme à la française. Si vous n’en avez jamais entendu parler, je vous plante le décor : le football français serait corporatiste et peu accueillant envers les entraîneurs étrangers venus tenter l’aventure hexagonale.

Pour tout vous dire, il s’agit pour moi d’une vaste ânerie. Prenons quelques exemples : Carlo Ancelotti n’aurait pas été reçu avec les égards dus à son rang étant, insulte suprême, contraint de partager le titre de meilleur entraîneur de Ligue 1 avec Christophe Galtier en 2013. Sauf que la saison dernière, Laurent Blanc, qui a battu le record de points de L1 avec le PSG avec un jeu de haute qualité, a été battu par René Girard et son béton armé venu du Nord. Désormais entraîneur du Real Madrid, Ancelotti a quitté la France, poussé par l’impatience et l’attitude peu respectueuse des dirigeants qataris de Paris. Pas à cause des médias.

A Monaco, un étranger en a remplacé un autre. Claudio Ranieri, auteur d’une super-saison (a-t-on entendu une seule critique à son égard), a été viré par son président russe, Dmitry Rybolovlev et remplacé par Leonardo Jardim, qui n’a rien trouvé de mieux que de stigmatiser le manque de professionnalisme des jeunes joueurs français… tout de même très peu utilisés à Monaco.

Et puis, il y a évidemment LE contre-exemple : Marcelo Bielsa, qui est arrivé comme une star et qui démontre tout son talent sur le banc de l’OM. Parce qu’on ne le juge que sur le jeu, pas sur son éternel survêtement, ses conférences de presse glaciales ou sa satanée glacière. Lui n’a pas critiqué les jeunes Français : il les a mis au boulot. Benjamin Mendy, Giannelli Imbula, Dimitri Payet, ou encore Florian Thauvin, souvent montrés du doigt pour leur comportement ou leur indolence, sont tous au diapason. Bref, cette histoire de corporatisme, avec ses sous-entendus de racisme, est une escroquerie. Mais ça a le mérite de faire parler les bavards. Et d’exciter les idiots. 

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