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Les Bleus dans l'ombre de l'affaire Benzema

Le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps en conférence de presse après l'annonce de son équipe, le 5 novembre 2015 à Paris [FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives] Le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps en conférence de presse après l'annonce de son équipe, le 5 novembre 2015 à Paris [FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives]

Les Bleus devront-ils se passer d'un titulaire indiscutable pour "leur" Euro? Si oui, qui pourra le remplacer? Le groupe est-il déstabilisé? L'équipe de France s'est réunie lundi à Clairefontaine dans un climat alourdi par l'affaire Benzema, qui laisse de nombreuses questions en suspens.

Ce stage précède les deux matches amicaux des Bleus, contre l'Allemagne vendredi au Stade de France puis en Angleterre, le 17 novembre à Wembley. Mais, bien plus que l'identité de ces prestigieux adversaires, c'est l'absence de Karim Benzema et de Mathieu Valbuena qui focalise l'attention. Les deux joueurs n'auraient de toute façon pas pu participer tous les deux au rassemblement, en vertu du contrôle judiciaire imposé à l'attaquant du Real Madrid, qui n'a pas le droit de rencontrer le milieu de Lyon.

Benzema, mis en examen pour "complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs" dans l'affaire de la "sextape" de Valbuena, n'a pas été convoqué par le sélectionneur Didier Deschamps, officiellement à cause de sa blessure à la cuisse. La victime, Valbuena, a également été laissée de côté par Deschamps, qui a estimé qu'il n'était "pas dans les meilleures conditions psychologiques" à cause de cette affaire.

Jeudi, en annonçant sa liste, Deschamps avait refusé de répondre aux questions sur les deux joueurs. Il a été rapidement rattrapé par le sujet lundi, se montrant un peu plus loquace qu'il y a quatre jours, mais toujours aussi vague. Sa décision de ne pas appeler Valbuena ne lui inspire ainsi aucun "regret" et il n'a vu aucun changement dans l'atmosphère entourant le groupe.

"Tout le monde doit se rendre indispensable mais personne n'est irremplaçable, a-t-il expliqué. La journée d'aujourd'hui se passe comme elle a l'habitude de se passer. Les joueurs sont arrivés avec le sourire, contents d'être là et conscients de la qualité de nos deux adversaires. Je leur ai parlé comme je le fais à chaque fois."

Benzema écarté?

Circulez il n'y a rien à voir? A l'heure actuelle et en attendant les prochains développements judiciaires, "DD" doit tout de même envisager un cas de figure problématique: se passer des services de l'un de ses deux titulaires indiscutables pour le Championnat d'Europe.

Karim Benzema (au centre, avec la capuche), à la sortie du parquet de Versailles, près de Paris, le 5 novembre 2015 [MATTHIEU ALEXANDRE / AFP]
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Karim Benzema (au centre, avec la capuche), à la sortie du parquet de Versailles, près de Paris, le 5 novembre 2015
 

 

Le cas de Benzema est le plus sensible. Le ministre des Sports Patrick Kanner a déclaré lundi que les instances dirigeantes du football français pourraient "réfléchir" à la mise à l'écart des joueurs mis en examen par la justice.

"Cette règle n'existe pas mais elle pourrait être mise en oeuvre par les instances", a-t-il affirmé sur Europe 1. Un avis que Deschamps n'a pas eu "envie de commenter".

L'affaire de la "sex-tape" tombe d'autant plus mal pour l'équipe de France qu'elle semblait s'être mise en ordre de bataille en vue de la grande échéance de 2016. Avec 4 victoires d'affilée, une première sous l'ère Deschamps, les Bleus avaient tiré un trait sur leurs déboires de la fin de saison dernière (3 défaites en 4 rencontres) et pensaient défier les champions du monde allemands et les Anglais avec le moral au plus haut.

Interrogations

C'est au contraire lestée de terribles interrogations que la France aborde ses derniers rendez-vous de l'année avant de basculer dans la dernière ligne droite de sa préparation pour l'Euro, qui aura lieu sur son sol du 10 juin au 10 juillet. Deux rencontres qui permettront de mesurer l'impact de ces absences sur le rendement des Bleus.

Hatem Ben Arfa  à son arrivée au centre national du football de Clairefontaine, le 9 novembre 2015 [FRANCK FIFE / AFP]
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Hatem Ben Arfa à son arrivée au centre national du football de Clairefontaine, le 9 novembre 2015
 

 

Deschamps pourra voir à l'oeuvre les revenants André-Pierre Gignac et Hatem Ben Arfa, les deux principales attractions des dix jours à venir. Mais ils ne peuvent pas être considérés pour le moment comme autre chose que des bouche-trous.

Le secteur offensif français, également renforcé par le jeune Kingsley Coman (19 ans, Bayern Munich), a subi tellement de coups durs ces derniers mois qu'il est encore trop tôt pour deviner son casting exact pour le tournoi européen. Outre Benzema et Valbuena, les Bleus ont perdu Nabil Fekir et Paul-George Ntep sur blessures et le triplé du Lyonnais Alexandre Lacazette face à Saint-Etienne (3-0) dimanche est arrivé trop tard pour effacer ses déboires récents.

Les malheurs de Deschamps ne s'arrêtent pas là. Le forfait du défenseur Mamadou Sakho, officialisé lundi pour une entorse au genou droit, le prive d'un troisième titulaire et l'empêchera de trancher une partie de la question concernant l'identité de l'arrière central aligné aux côtés de Raphaël Varane. Laurent Koscielny, auteur d'un très bon début de saison avec Arsenal, peut donc dormir sur ses deux oreilles. On ne peut pas en dire autant du sélectionneur.

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