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Hermitage, les tours plus hautes de France, relancées par le permis de construire

La délivrance mardi du permis de construire des tours Hermitage à la Défense a relancé les chances de réalisation des plus hauts immeubles (320 mètres) de France[AFP/Archives]

La délivrance mardi du permis de construire des tours Hermitage à la Défense a relancé les chances de réalisation des plus hauts immeubles (320 mètres) de France.

Mais le scepticisme persiste sur leur construction parmi les promoteurs et banquiers réunis à Cannes pour le Mipim, le salon international de l'immobilier d'entreprise.

"C'est un des projets les plus brillants d'Europe", s'enthousiasme mercredi auprès de l'AFP Philippe Chaix, directeur général de l'Epadesa (Etablissement public de la Défense Seine Arche) chargé de l'aménagement du plus important quartier d'affaires en Europe, situé en banlieue nord-ouest de Paris.

M. Chaix a affirmé qu'"il s'agit du plus grand investissement russe en France actuellement" (2 milliards d'euros, ndlr), en présentant la maquette du quartier d'affaires à une délégation de la ville de Moscou.

Le PDG du Groupe Hermitage Emin Iskenderov avait annoncé mardi à l'AFP qu'il avait obtenu le permis de construire et qu'il comptait lancer la semaine prochaine "des travaux préparatifs de construction". Il s'agit notamment du désamiantage de l'immeuble Damier Infra à Courbevoie (Hauts-de-Seine) - sur l'emprise duquel se trouveront les tours jumelles - une opération rendue possible par le départ vendredi de la dernière locataire des lieux.

M. Chaix a indiqué que le permis de construire avait été signé par Jacques Kossowski, maire de Courbevoie, au nom de l'Etat français après un an et demi d'instruction, car ce complexe de 280.000 m2, dont 165.000 d'habitation avec 543 logements et 40.000 de bureaux, est situé dans le périmètre d'une Opération d'intérêt national (OIN).

Modèle nord-américain

Le coût de ces tours, comprenant également un palace dont l'opérateur devrait être annoncé fin mai, un complexe de loisirs et des commerces sur le modèle nord-américain, est évalué au moins à 2 milliards d'euros.

M. Iskenderov a indiqué mercredi que le groupe Hermitage avait déjà investi dans le projet 200 millions d'euros en fonds propres, à quoi s'ajouteront 100 millions d'euros en 2012. Un pool de banques européennes, mais qui ne comprendra pas d'établissements français, trop réticents, devrait accorder un prêt de 700 millions.

Le reste du financement, soit 1 milliard d'euros, sera assuré par la vente des bureaux et des appartements, au prix moyen pour ces derniers de 12.000 euros le m2, soit moitié moins que dans le luxueux 7e arrondissement au centre de la capitale.

Ce milliard d'euros devrait être obtenu pour un tiers au moment de la pré-commercialisation, un autre tiers au moment de la livraison du "couvert" et le dernier tiers à la livraison, a précisé M. Chaix.

Interrogés par l'AFP sur la Croisette, les nombreux promoteurs et banquiers présents, qui ont tous requis l'anonymat, ont exprimé leur scepticisme devant la possibilité de ces tours de pouvoir contempler un jour Paris en raison notamment de la préoccupante situation économique française.

Ils rappellent que la tour Phare, qui devait devenir entre la Grande Arche et le CNIT avec 300 mètres et 69 niveaux de bureaux la plus haute de France, a déjà vu son projet être repoussé au premier semestre 2017 au lieu de l'année 2016 par son promoteur, la foncière Unibail-Rodamco.

M. Chaix a reconnu que de nombreux recours des riverains devraient être déposés contre les tours jumelles mais que ces recours n'étaient pas suspensifs tant qu'un tribunal ne l'avait pas décidé.

La démolition des bâtiments existants sur le site devrait débuter à la fin de l'année 2012 et le début de la construction au printemps 2013 pour une livraison des tours Hermitage fin 2017, affirme M. Chaix.

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