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Doux : syndicats et direction divergent sur le repreneur

Le logo du groupe Doux, à Chateaulin, le 1er juin 2012[AFP/Archives]

A la veille de l'examen de l'avenir du groupe volailler Doux par le tribunal de commerce de Quimper, vendredi, deux options sont sur la table: une offre de reprise et un plan de continuation, avec entrée majoritaire au capital de la banque Barclays.

A l'issue jeudi d'un comité central d'entreprise, les syndicats semblaient pencher en faveur du consortium Sofiprotéol -l'établissement financier de la filière huiles et protéïnes végétales- pour reprendre le groupe, placé en redressement judiciaire le 1er juin, qui emploie 3.400 salariés et est en contrat avec quelque 800 éleveurs.

"Au niveau de la délégation FO, nous avons déjà pris une position en faveur du consortium. Il y a trop d'inconnues au niveau (du plan de continuité) du groupe Doux", a estimé la déléguée centrale, Nadine Hourmant, au sortir de la réunion.

"Notre position va être difficile à donner sans écrits" de Doux sur son plan de continuation, a critiqué le délégué syndical central adjoint CFDT, Jean-Luc Guillart, en soulignant le manque de "transparence" du groupe sur son projet. Dans les deux cas, la "casse au niveau des emplois" est identique, a-t-il relevé.

Mais le rejet de l'actuelle direction exprimé par l'ensemble des organisations syndicales, responsable aux yeux de la CFDT de la situation catastrophique du groupe, favorise le choix de Sofiprotéol, a laissé entendre M. Guillart.

Le directeur général de Doux, Michel Léonard, un spécialiste de l'agroalimentaire arrivé il y a un mois, a fermement soutenu le plan de continuation de l'activité, jugeant cette option favorable aux emplois et "sans risque".

"Quel est le risque de nous donner la possibilité de poursuivre l'activité avec une équipe partiellement nouvelle, sachant que, de toute façon, les repreneurs d'aujourd'hui seront toujours là dans quatre mois?" a demandé à la presse M. Léonard.

"Ne nous laissons pas plumer"

Le projet de Doux "est d'obtenir demain (vendredi) du tribunal de commerce de Quimper la poursuite de la période d'observation, dans la mesure où nous pouvons en assurer le financement" avec l'appui de la banque britannique Barclays, a précisé le directeur général.

Dans le cadre de ce plan, la Barclays est prête à convertir sa créance (140 millions d'euros) en capital. Elle prendrait ainsi le contrôle de Doux, où la famille fondatrice, actuellement majoritaire à hauteur de 80%, deviendrait actionnaire minoritaire.

"Nous avons réuni 25 millions d'euros. La banque Barclays apportera 10 millions d'euros, Al Munajem, un client saoudien, 12 millions d'euros et (la société d'affacturage) Factor 3 millions d'euros", avait détaillé jeudi matin M. Léonard dans un entretien au journal Ouest France.

De leur côté, les éleveurs penchent aussi pour le plan de continuation, le moyen le plus sûr, pour nombre d'entre eux, de récupérer leurs créances (14 millions d'euros).

Quant aux transporteurs (plus de 2.000 emplois) travaillant pour le groupe et qui ont "près de 8 millions (d'euros) de factures impayées", ils ont annoncé jeudi soir leur soutien au plan de continuation du PDG, Charles Doux, après une rencontre jeudi matin avec l'administrateur judiciaire.

Sur la façade en verre du siège de Doux à Châteaulin (Finistère), les syndicalistes ont placardé jeudi de grandes pancartes où on pouvait lire: "Ne nous laissons pas plumer" ou "Sauvez-nous!".

En solidarité avec le personnel, des élus ont annoncé qu'ils se rendraient vendredi au tribunal. D'autres ont décidé la fermeture des équipements publics de la communauté de communes de Châteaulin, tandis que certains commerces de la région baisseront leur rideau.

Le groupe volailler, qui avait notamment réalisé des investissements hasardeux au Brésil depuis près de quinze ans, ploie sous une dette estimée à 430 millions d'euros.

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