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Le covoiturage profite de la flambée du prix de l'essence

"Passer un tiers de ma paye dans l'essence c'était pas raisonnable", raconte Séverine Renault, jeune salariée adepte depuis un an du covoiturage entre Lyon et Grenoble, un mode de transport qui avec la flambée du pétrole connaît un engouement sans précédent.[AFP] "Passer un tiers de ma paye dans l'essence c'était pas raisonnable", raconte Séverine Renault, jeune salariée adepte depuis un an du covoiturage entre Lyon et Grenoble, un mode de transport qui avec la flambée du pétrole connaît un engouement sans précédent.[AFP]

"Passer un tiers de ma paye dans l'essence c'était pas raisonnable", raconte Séverine Renault, jeune salariée adepte depuis un an du covoiturage entre Lyon et Grenoble, un mode de transport qui avec la flambée du pétrole connaît un engouement sans précédent.

"Le calcul est vite fait: un aller-retour en covoiturage me coûte 10 euros contre 40 si je le fais toute seule", témoigne celle qui pour se rendre à son travail partage chaque matin une heure de route avec Michaël, un ingénieur grenoblois domicilié à Lyon.

La chargée de communication de 26 ans, qui a fait ce choix "avant tout pour des questions économiques", n'envisage pas de revenir en arrière malgré la baisse de 6 centimes d'euros de l'essence: "C'est mieux que rien, mais quand on pense au prix que ça coûtait il y a encore un ou deux ans cela reste toujours très cher", déplore la jeune femme.

Comme elle, environ trois millions de Français pratiqueraient le covoiturage en France, selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), qui constate ces derniers mois, avec l'augmentation des prix des carburants, une hausse des inscriptions sur les sites internet de covoiturage.

Leader du marché des longs trajets avec 2,2 millions de membres, l'entreprise covoiturage.fr a connu un boom cet été avec 200.000 inscriptions supplémentaires entre juillet et août, contre 70.000 par mois habituellement.

"On a clairement ressenti les effets de l'augmentation des prix du carburant, même si c'est encore trop tôt pour savoir si c'est l'unique raison de cet afflux", relève la PME, dont les trajets proposés par les internautes sont en moyenne de 330 kilomètres.

"La raison financière est la première raison invoquée par les adeptes du covoiturage, bien avant les raisons écologiques", rapporte son dirigeant, Frédéric Mazzella, qui a multiplié ses inscriptions par deux entre 2011 et 2012.

"La progression est très forte depuis trois à quatre ans, mais on partait de rien", relève Olivier Bertrand, élu écologiste au Conseil général de l'Isère, première collectivité à avoir mis en place en 2010 un service d'"e-covoiturage", encore balbutiant, basé sur la mise en relation immédiate entre un passager et son conducteur grâce à la téléphonie mobile.

"Ce que l'on constate, c'est que le public s'élargit. Les utilisateurs ne sont plus uniquement les étudiants et les jeunes fauchés", se réjouit l'écologiste, alors que 19% des abonnés du site covoiturage.fr ont entre 35 à 49 ans.

Si les économies, "flagrantes" sur les longs trajets, expliquent le succès du covoiturage, l'utilisation de ce service sur les courtes distances demeure encore "très marginal", nuance le conseiller général.

Les freins psychologiques (perte d'autonomie, peur des désistements) sont plus difficiles à lever pour les trajets domicile-travail, constatent les responsables du secteur.

"Le gain pour un salarié payé au Smic n'est pourtant pas négligeable", souligne Marie Martese, directrice de la société La Roue Verte, spécialisée dans le service aux entreprises et collectivités.

"On estime à 1.000 euros l'économie d'essence réalisée en un an par un salarié sur un trajet de 20 kilomètres", avance la dirigeante, après avoir constaté une augmentation des demandes des entreprises situées en périphérie des grandes villes, qui ont parfois "du mal à recruter des salariés à des bas salaires".

Depuis début 2012, la communauté urbaine du Grand Lyon, qui a mis en place une plateforme de réservation pour favoriser le covoiturage dans les entreprises, a ainsi enregistré une augmentation de 25% des inscriptions.

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