En direct
A suivre

Aux championnats du monde de pétanque, la suprématie française face aux Asiatiques

Les championnats du monde de pétanque, le 5 octobre 2012, à Marseille [Boris Horvat / AFP] Les championnats du monde de pétanque, le 5 octobre 2012, à Marseille [Boris Horvat / AFP]

La Thaïlande vient de battre Monaco, la Russie joue face à la Guinée. Une compétition de football ? Non, les Championnats du monde de pétanque, qui se disputent pour la première fois à Marseille et mettent aux prises les tenants du titre français avec des concurrents de plus en plus redoutables.

Sur les terrains du palais des sports de Marseille, les parties se succédaient vendredi à un rythme effréné. Les pieds joints au centre d'un cerceau bleu, les joueurs tirent, pointent et multiplient les cartons.

De tout jeunes joueurs côtoient des boulistes plus âgés, des maigres et des gros, des pâles et des basanés.

Quarante-huit nations participent cette année aux Championnats du monde, qui se tiennent jusqu'à dimanche. L'engouement pour la discipline a même rendu nécessaire l'organisation de qualifications à l'échelle de chaque continent.

Née à La Ciotat (Bouches-du-Rhône) en 1907, la pétanque a conquis en un peu plus d'un siècle une bonne partie de la planète, ne laissant de côté que l'Afrique anglophone et l'Amérique latine.

Aujourd'hui, on joue même à la pétanque sur les contreforts de l'Himalaya, à des milliers de kilomètres du Vieux-Port, puisque le dernier pays à avoir rejoint la Fédération internationale de pétanque et du jeu provençal (FIPJP) est le Népal.

"La suprématie des Français ne tient que pour les hommes: chez les femmes, cela fait une dizaine d'annnées qu'elle est battue en brèche par les nations asiatiques", dit à l'AFP Claude Azéma, président de la FIPJP.

Parmi les adversaires les plus dangereux de la France, dont l'équipe masculine a été sacrée 26 fois championne du monde en triplette, figurent la Thaïlande et Madagascar.

Une reine séduite par la pétanque

"En France, on fait beaucoup plus de compétitions que les autres, donc on gère peut-être mieux le stress", souligne Henri Lacroix, meneur de l'équipe de France.

Pourtant, sur le terrain, les joueurs thaïs semblent détendus, dans leurs polos roses et leurs pantalons beige. "En Thaïlande, ils considèrent la pétanque comme un vrai sport, alors qu'en France on essaie de faire évoluer son image mais il y a encore du travail", analyse M. Lacroix.

La pétanque est parvenue en Thaïlande grâce à l'un de ses habitants qui l'a découverte dans un lycée français du Vietnam, mais surtout grâce à la reine-mère, qui a été séduite par le jeu lors d'un séjour à Lausanne (Suisse).

"C'est un sport très populaire depuis plus de 30 ans, pratiqué comme entraînement à l'armée mais aussi dans les écoles et les universités", raconte la Thaïlandaise Suphonnarth Lamlert, responsable de la confédération asiatique de pétanque.

"Partout, le dimanche, il y a des compétitions, même dans les temples bouddhistes", s'amuse-t-elle.

La Thaïlande brille particulièrement en tir de précision, la deuxième discipline représentée aux Championnats du monde, avec la triplette. Elle a remporté le tir mondial en 2005 et 2006; la victoire en 2007 est revenue à Madagascar.

"Madagascar est un pays très pauvre. Les Malgaches sont à la pétanque ce que les Brésiliens sont au football", déclare à l'AFP Marco Foyot, directeur sportif de l'équipe malgache et ancien joueur de haut niveau français. "Là-bas, des gamins jouent avec des boules ressoudées ou dépareillées. Un jeu de boules coûte l'équivalent de trois mois de salaire", souligne-t-il.

Dimanche, le monde entier saura si la France a conservé son tir en triplette et en tir de précision ou s'est laissée détrôner par un de ces nouveaux eldorados de la boule en acier.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités