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Désengorger les hôpitaux : un chantier urgentissime

17 millions de personnes ont fréquenté un service d'urgences en 2011.[ARCHIVES AFP]

En réunissant hier le Conseil national de l’urgence hospitalière, Marisol Touraine a promis une amélioration de ces services en 2013.

Le ministère de la Santé l’assure : le Brésil et la Chine envient nos urgences hospitalières. Mais en France, elles ne font pas l’unanimité. Mise en lumière lors des crises sanitaires, la désorganisation de ces services est une réalité dénoncée par les urgentistes.

La faute à un afflux de patients : entre 2004 et 2011, le nombre de malades qui ont fréquenté les 625 services d’urgences est passé de 14 à 17 millions. «Et en dix ans, 100 000 lits d’hospitalisation aigus ont été fermés», déplore Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf). C’est pour plancher sur l’optimisation de ce fleuron que le Conseil national de l’urgence hospitalière (CNUH), était réuni hier après-midi autour de Marisol Touraine.

 

Une promesse de campagne

L’éloignement des hôpitaux, dans certains cas, est un premier problème. La ministre de la Santé a rappelé une promesse de campagne de François Hollande. «Je fixerai un délai maximum d’une demi-heure pour accéder aux soins d’urgence», écrivait le candidat. Pour appliquer ce délai, Marisol Touraine s’appuiera sur un audit attendu dans les prochaines semaines.

«Un tiers de la population serait concerné, pas seulement dans les zones difficiles d’accès comme la haute montagne», détaille Patrick Pelloux. Pas question pour autant de «couvrir tous les villages de services d’urgences». La ministre a confirmé hier l’application dès le début 2013 de trois décisions : mise en place de nouveaux services mobiles d’urgence et de réanimation (Smur), rénovation du statut de médecins correspondants du Samu «pour inciter des médecins généralistes à rejoindre le dispositif» et meilleure articulation des services locaux.

 

Des brancards dans les couloirs

Car il s’agit de ne pas surcharger les services existants parfois sous-dimensionnés. «On voit des brancards dans les couloirs, des temps d’attente très variables et parfois très longs (parfois plus de cinq heures, ndlr)», déplore la ministre. 

Diminuer l’engorgement passe par un renforcement de la médecine de proximité. «Les urgences ne peuvent pas être la seule porte d’entrée de ceux qui veulent se soigner. L’objectif est que plus aucun patient n’y arrive en substitution d’une visite chez le généraliste», explique-t-on au ministère.

Cela passe par l’optimisation du travail des médecins de ville qui pourraient s’associer. Objectif : «accroître les horaires d’ouverture et prendre en charge les demandes de soins dans des délais raisonnables pour éviter tout passage inutile aux urgen­ces». Reste l’organisation. Marisol Touraine souhaite que «les médecins fassent autre chose que les tâches ad­ministratives». 

Elle envisage d’organiser dans chaque service la présence d’un soignant chargé d’orienter les patients quand c’est nécessaire.

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