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La LGV Lyon Turin au menu pour Hollande et Monti

François Hollande et Mario le 3 décembre 2012 à Lyon [Robert Pratta / AFP] François Hollande et Mario le 3 décembre 2012 à Lyon [Robert Pratta / AFP]

Les dirigeants français et italien, François Hollande et Mario Monti, se retrouvent lundi à Lyon pour un sommet destiné entre autres à affirmer leur volonté de faire avancer le très contesté projet de ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin.

Alors que les relations entre les deux pays sont jugées "étroites et amicales" sur tous les sujets, cette rencontre se tient sur fond de vive opposition à cette ligne ferroviaire qui, via un tunnel transalpin, mettra Paris à un peu plus de 4 heures de Milan contre 7 actuellement.

"On peut dire qu'aujourd'hui le mouvement NO-TAV ("no al treno alta velocità" - en français: "non à la LGV") n'est plus seulement italien mais franco-italien", a assuré ce week-end à Lyon Paolo Prieri, déjà organisateur en 2011 d'un forum "sur les grands projets inutiles et imposés".

Les opposants parmi lesquels figurent des élus régionaux et européens écologistes ont prévu un rassemblement dans le centre de Lyon. Il se tiendra toutefois à bonne distance de la préfecture, lieu du sommet entièrement bouclé sur plusieurs rues par les forces de l'ordre.

Ils proposent une solution alternative au tunnel, qui n'autoriserait les camions sur les routes que quand ils sont chargés et de les faire circuler par bateau une fois vides.

Lors de leur rencontre, François Hollande et Mario Monti doivent valider le montage financier de la partie transfrontalière du projet, autrement dit le tunnel de 57 km de long (soit six de plus que le tunnel sous la Manche) sans les accès.

 

Question financière difficile

La question du financement est "complexe dans une période de contraintes budgétaires", reconnaît-on côté français, admettant que si le budget européen pluriannuel 2014-2020 n'était pas adopté, il faudra se montrer "créatif" pour trouver les ressources du côté de l'UE.

Mais, assure-t-on aussitôt, le projet de liaison ferroviaire, discuté depuis plus de 2O ans et dont la réalisation a été repoussée de 2025 à 2028-2029, n'est pas "un éléphant blanc". "Tous les travaux préparatoires ont été réalisés (...) ce n'est pas du virtuel, ça va se faire", assure un conseiller diplomatique de l'Elysée.

Membre écologiste de la coalition gouvernementale française, la ministre du Logement Cécile Duflot a déclaré dimanche que l'opposition de sa famille politique au projet de TGV Lyon-Turin était motivée par le contexte économique et non par des objections de principe. "Travailler sur la question du fret ferroviaire est une nécessité", a-t-elle dit.

Sur les autres sujets, Paris et Rome sont d'accord pour défendre au sein de l'UE le maintien des budgets de la Politique agricole commune et des politiques de cohésion. François Hollande et Mario Monti devaient aussi faire cause commune pour la supervision bancaire, sujet du conseil européen des 13-14 décembre, en vue d'un mise en oeuvre progressive en 2013. Ce mécanisme, piloté par la Banque centrale européenne, doit permettre à terme de recapitaliser directement les banques européennes en difficulté.

En matière de défense et d'armement, la France et l'Italie adopteront une feuille de route de coopération. Sur le plan commercial, le sommet doit mettre en place deux "enceintes" pour améliorer les échanges et investissements réciproques, l'une au niveau ministériel, l'autre regroupant industriels et sociétés privées. Recherche spatiale et enseignement supérieur seront également au programme.

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