Agissons avant qu’il ne soit trop tard. Sous ce titre, le livre publié par l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, est un cri d’alarme face à deux dangers : la montée du racisme et celle de l’extrémisme. Pour les combattre, il en appelle aux musulmans modérés.
Pourquoi estimez-vous qu’il n’y a plus de temps à perdre ?
Je vois en réalité deux phénomènes qui arrivent en même temps et contre lesquels nous devons lutter. Quand les trois quarts des Français disent avoir peur de l’islam, quand l’année commence par des tags sur des lieux de prière, c’est que le racisme s’installe dans le pays.
Mais il n’y a pas de fumée sans feu. L’affaire Merah, c’est le 11-Septembre de France. Il y a urgence à ne pas laisser s’implanter un islam radical.
Vous demandez aux représentants modérés du culte musulman de s’exprimer…
Je reconnais qu’à un certain moment nous avons été lâches. Je peux comprendre que certains n’aient pas envie de s’exposer et de risquer de devoir être protégés 24 heures sur 24 comme je le suis. Mais aujourd’hui, si on ne parle pas, les minorités fanatiques qui ne représentent pas les musulmans vont occuper l’espace.
L’image de notre islam qui respecte la République et l’amour de la patrie méritent qu’on se mobilise. Il faut matraquer le discours modéré, le répéter nuit et jour pour dire que l’on n’a rien à voir avec ces malades et ces barbares.
Et que dites-vous aux fidèles ?
Je leur dis, ouvrez-vous à vos voisins, à vos collègues pour montrer ce qu’est réellement l’islam et ne pas laisser s’installer des préjugés. Dénoncez les propos de haine que vous pouvez entendre. Quand l’extrême s’exprime, dites non, ce n’est pas l’islam.
Grâce à ce courage, on pourra baisser les tensions et changer les mentalités.
> Agissons avant qu’il ne soit trop tard, Hassen Chalghoumi et David Pujadas. Le Cherche midi, 128 p., 12 €.