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La préfecture de police chasse les rats

Des employés font la chasse aux rats à Paris, le 3 avril 2013 [Thomas Samson / AFP] Des employés font la chasse aux rats à Paris, le 3 avril 2013 [Thomas Samson / AFP]

Leur terrain d'investigation: les caves, les cours d'immeubles et les égouts. L'unité de prévention des nuisances animales de la préfecture de police de Paris traque les rats, qui causent des frayeurs aux Parisiens et peuvent poser de véritables problèmes de santé publique.

"La légende veut qu'il y ait deux rats par habitant à Paris", sourit Jean-Michel Derrien, chef de cette unité, créée en 2000 et qui réalise 2.500 interventions chaque année. Si les six membres de l'équipe n'ont pas effectué de comptage précis des rongeurs, "il y a des rats dans tout Paris", affirme-t-il.

Comme chaque année à la même époque, la préfecture de police de Paris lance une opération générale de dératisation du 16 avril au 15 juin, afin de sensibiliser la population à l'invasion de ce rongeur aussi appelé rat d'égout, rat brun ou surmulot.

"Au printemps, il fait meilleur et les rats commencent à sortir", explique le chef de l'unité.

Pour éviter que ces voisins indésirables ne s'installent, quelques précautions s'imposent: ne pas laisser traîner de déchets alimentaires, s'assurer que les poubelles soient munies de couvercles, tenir les caves en bon état et fermer les soupiraux.

Tout le contraire de la cour d'immeuble du 18ème arrondissement où se rendent M. Derrien, son adjoint Michel Gillet, et l'inspecteur Laurent Deboffle.

La porte d'immeuble est grande ouverte, les poubelles mal fermées et, dans la cour, les déchets s'amoncellent. "Là, ce sont les terriers", dit Laurent Deboffle, désignant deux trous de cinq centimètres de diamètre creusés dans les gravats.

Un rat blanc s'échappe, furtif, d'une porte fermée. "Un rat arrive à passer dans un trou d'un centimètre de diamètre", commente Jean-Michel Derrien. Dans les coins, des constellations de crottes témoignent du passage de nombreuses petites bêtes.

Des employés font la chasse aux rats, le 3 avril 2013 à Paris [Thomas Samson / AFP]
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Des employés font la chasse aux rats, le 3 avril 2013 à Paris
 

Leptospirose

"Le soir, les rats viennent, montent dans les poubelles et mangent", témoigne Abou El Wafa, 34 ans, qui habite au premier étage. "C'est un cauchemar", témoigne ce jeune père de famille, "mes enfants ont peur de sortir".

Si leur terrain de jeu préféré reste les égouts, les rats ne manquent pas une occasion de pointer leur museau dehors. "C'est un animal extrêmement intelligent et curieux. S'il y a un défaut sur votre baignoire, un problème de joint par exemple qui crée un appel d'air, ça va les attirer", explique Jean-Michel Derrien.

Le petit mammifère -qui peut tout de même atteindre jusqu'à 30 centimètres- ne craint pas l'eau et peut remonter les canalisations sans problème : "ils font comme des alpinistes, ils se cambrent et remontent les colonnes d'eau sur toute la hauteur d'un immeuble", décrit le chef de l'unité.

La mission des policiers est de déterminer d'où viennent ces rongeurs. L'inspection des parties communes et une rapide enquête de voisinage suffit souvent à cibler les habitants négligents. L'unité ne procède pas elle-même à la dératisation mais leur enjoint d'effectuer des travaux et de se mettre en contact avec des dératiseurs dans un délai d'un mois.

Car ces petites bêtes peuvent causer bien des dégâts: odeurs, salissures, dégradations et surtout une maladie grave: la leptospirose.

Cette maladie, qui touche plusieurs centaines de personnes par an, est due à des bactéries contenues dans les urines des rongeurs et se transmet à l'homme par contact avec la peau ou les muqueuses. Elle engendre des fortes fièvres, des douleurs musculaires et des maux de tête.

Quant à la peste, qui causa des ravages au Moyen Age, Jean-Michel Derrien se veut rassurant: "Elle n'existe plus en France".

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