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Sevran : un toxicomane se pique devant une école

Le maire de Sevran, Stéphane Gatignon, à Paris le 13 novembre 2012 [Mehdi Fedouach / AFP/Archives] Le maire de Sevran, Stéphane Gatignon, à Paris le 13 novembre 2012 [Mehdi Fedouach / AFP/Archives]

Un toxicomane s'est piqué devant des élèves d'une école de Sevran mardi soir, nouvel incident lié à la drogue dans cette commune de Seine-Saint-Denis dont le maire a demandé mercredi "solennellement" au gouvernement de suspendre la distribution de seringues.

Mardi soir, "devant l'école Anatole-France, dans le quartier des Beaudottes de Sevran, un toxicomane s'est +piqué+ en présence d'élèves, de parents et d'enseignants à l'heure de la sortie, créant une vive émotion", a écrit la mairie dans un communiqué.

Par ailleurs, mercredi matin, au moins cinq seringues "neuves et encore munies de leur bouchon de sécurité" ont été trouvées dans deux centres de loisirs "jusqu'à présent épargnés", selon la mairie, l'un en centre-ville et l'autre dans le quartier des Beaudottes, théâtre d'un trafic de drogue qui exaspère autorités et habitants.

Le maire EELV de Sevran, Stéphane Gatignon, qui réclame le déploiement de CRS comme en 2011 et 2012, y voit une "véritable provocation" et a porté plainte.

Des parents d'élèves avaient mis en cause le maire, et porté plainte contre X, après que trois enfants d'une autre école de Sevran se furent piqués en jouant avec une seringue usagée tombée dans la cour, le 16 avril. Des toxicomanes avaient l'habitude de se cacher dans un bosquet jouxtant l'établissement, qui a depuis été arraché, selon la mairie.

"Face à cette situation, la ville contrôle quotidiennement les écoles et les centres de loisirs ainsi que les équipements publics", assure M. Gatignon. Il dénonce une situation "insupportable" liée à la présence d'un distributeur de seringues neuves à l'hôpital Robert-Ballanger d'Aulnay-sous-Bois, à deux pas du quartier des Beaudottes.

Selon le maire, 27.000 seringues ont été distribuées par ce biais en 2012. "Pour le seul premier trimestre 2013, ce chiffre dépasse les 9.000 seringues (...) Les services communaux ramassent actuellement entre 350 et 500 seringues par mois" à Sevran, énumère M. Gatignon.

"Face à l'urgence, je demande solennellement à la ministre de la Santé la suspension provisoire de la distribution des seringues" à Aulnay-sous-Bois, écrit le maire dans le communiqué.

En réalité, "l'hôpital ne dispense aucune seringue", a fait valoir son directeur Jean Pinson récemment auprès de l'AFP. Celles-ci sont fournies en échange de jetons ou de seringues usagées à des toxicomanes suivis par l'association de réduction des risques First, installée à l'entrée de l'hôpital.

"Aujourd'hui, on accueille des toxicomanes de toute la région parisienne. Nous, derrière, on ne peut pas gérer", a affirmé M. Gatignon, contacté par l'AFP. "Il faut qu'il y ait des choses sur Paris, sur d'autres départements (...) le problème n'est plus simplement local, c'est à l'échelle de l'Ile-de-France qu'il faut le régler".

Le maire plaide pour la dépénalisation du cannabis et est favorable aux salles de shoot. "Les toxicomanes ont le droit d'être bien accueillis. Il ne suffit pas de leur donner des seringues, il faut une salle avec des médecins, des éducateurs, qui vont aussi pouvoir aider les gens à revenir dans la vraie vie", a-t-il expliqué.

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