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Procès Meilhon : portrait de Laetitia

Croquis d'audience de Tony Meilhon réalisé le 22 mai 2013 aux tribunal d'assises de Loire-Atlantique à Nantes [Benoit Peyrucq / AFP/Archives] Croquis d'audience de Tony Meilhon réalisé le 22 mai 2013 aux tribunal d'assises de Loire-Atlantique à Nantes [Benoit Peyrucq / AFP/Archives]

Les proches de Laetitia Perrais se sont succédé jeudi à la barre du procès de son meurtrier présumé Tony Meilhon, devant les assises de Loire-Atlantique, pour tenter de peindre une dernière fois le portrait de la victime, timide et réservée, mais dont la mort a révélé le profond mal-être.

Lorsque les gendarmes ont perquisitionné sa chambre, ils ont trouvé plusieurs lettres indiquant clairement chez elle l'intention de mourir.

Elles éclairent d'un jour intriguant le comportement de cette jeune femme décrite comme "timide" et "réservée", bien partie sur le chemin de l'insertion professionnelle, et qui s'est laissée, le 18 janvier 2011, inviter à prendre des bières mais aussi de la coke, dont elle n'était pas consommatrice, par un homme inconnu, Tony Meilhon, multirécidiviste sorti de prison quelques mois plus tôt.

Son corps démembré ne sera retrouvé qu'en deux fois, Tony Meilhon pourtant arrêté dès le 20 janvier 2011 avec des preuves irréfutables de son implication, refusant de coopérer.

Placée avec sa soeur jumelle Jessica en foyer à 8 ans du fait d'un environnement familial très difficile, Laetitia Perrais avait ensuite été installée avec Jessica, à l'âge de 13 ans, dans la famille de Gilles Patron, agréée par le conseil général de Loire-Atlantique comme famille d'accueil.

Photo de Laetitia sur un document de la cour d'assises de Loire-Atlantique à Nantes, le 22 mai 2013 [Frank Perry / AFP/Archives]
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Photo de Laetitia sur un document de la cour d'assises de Loire-Atlantique à Nantes, le 22 mai 2013
 

Une dizaine de photos de cette jolie jeune femme aux longs cheveux châtains, dont certaines figuraient sur les avis de recherche lors de sa disparition, ont été montrées à la cour jeudi.

Il y avait en Laetitia, du fait de son passé chaotique, une "fragilité", elle était "très influençable", dira à la barre Karine Laviolette, l'éducatrice qui suivait les jumelles jusqu'au drame. Mais elle était aussi "très agréable, travailleuse et persévérante".

C'est souvent Jessica qui "portait leur parole commune".

"Les deux soeurs s'entendaient très bien, même si un certain nombre de fois on a eu la crainte qu'elles aient du mal à trouver chacune leur identité", a dit Mme Laviolette. "Parfois elles se disputaient, ça allait jamais vraiment loin".

Gilles Patron, père de l'ex-famille d'accueil de Laetitia Perrais, au Ttribunal de Nantes, le 30 mai 2013 [Frank Perry / AFP]
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Gilles Patron, père de l'ex-famille d'accueil de Laetitia Perrais, au Ttribunal de Nantes, le 30 mai 2013
 

Appelée à la barre jeudi matin, une des amies des deux jeunes femmes a déclaré que Laetitia lui avait confié, une seule fois, avoir été violée par Gilles Patron, très peu de temps avant le drame. Des faits contestés fermement à la barre dans l'après-midi par l'intéressé, qui n'est pas poursuivi pour cela.

Interrogée par son éducatrice à l'été 2010 lorsqu'une première plainte - qui restera sans suite - pour agression sexuelle de Gilles Patron contre une de ses amies est déposée, Laetitia, comme sa soeur Jessica, niera. Jessica ne déclarera avoir été violée qu'un an plus tard, en août 2011, et leur ex-père d'accueil a été mis en examen pour ces faits.

"On a retrouvé des écrits de Laetitia qui laissent penser qu'elle souhaite se donner la mort, donne ses organes, des objets qui lui ont été donnés, qu'elle souhaite que pour son enterrement tous les gens qu'elle connait soient là", a relaté Dominique Pannetier.

 
 

"Elle était très heureuse", a martelé à plusieurs reprises, à l'inverse, Gilles Patron à la barre.

"C'était une fille superbe, pleine de vie, franche, sincère, pas méchante du tout, réservée, avec en elle une certaine souffrance", dira en fin d'audience son meurtrier présumé, Tony Meilhon.

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