Selon l'historien de l'éducation Claude Lelièvre, "le taux de mentions très bien au baccalauréat général est passé de 2% en 2000 à 9% en 2012". Une tendance favorisée par le jeu des options et la manière de noter des correcteurs. Les lauréats de 2013 feront-ils aussi bien ?
Depuis 2000, le taux de mention "très bien" au bac ne cesse de progresser. Pour le bac 2012, il s'établissait à 9% contre 2% en 2000 d'après les calculs de l'historien de l'éducation Claude Lelièvre. Un niveau sans précédent en phase avec celui du nombre total de mentions accordées aux candidats, également en hausse.
Lors de la session 2012, plus de la moitié (54,2%) des lauréats du bac général a été reçue avec mention. Les bacheliers de la série scientifique sont en tête de l'excellence avec 61,6% de mentions dont 12,5% de "très bien". Les candidats de la série économique et sociale doivent se contenter de 5,1% de mention très bien, et la série littéraire d'un modeste 5%.
Niveau en baisse ou en hausse ?
Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, cette augmentation du nombre de mentions "ne peut pas être due aux effets mécaniques du fait qu'il y a de plus en plus de reçus, avec l'idée implicite qu'on en demande moins", assure Claude Lelièvre.
Non, derrière cette réussite, il faut y voir selon lui une évolution de la notation des professeurs. "Les professeurs des matières littéraires ont admis qu'ils affaiblissaient le rôle de leurs disciplines par rapport aux autres matières en ne notant pas sur toute l'étendue possible de l'échelle des notes". Et "petit à petit, on est passé de l'idée que, quand une copie est très bonne, on se limite à 14 ou 15, à l'idée nouvelle que l'on peut mettre 18 ou 20, alors que dans les disciplines scientifiques, cela a toujours eu lieu" assure l'historien.
Le jeu des options
La montée en puissance des options n'est pas non plus étrangère à cette évolution. "Au fur et à mesure, aussi bien les littéraires que les scientifiques ont compris que s'ils voulaient une mention très bien, ils pouvaient non pas travailler mieux mais travailler plus en multipliant les options qui font gonfler la moyenne". Une technique, en somme, pour avoir son bac…
Et pour les bons élèves, il n'est pas rare désormais de les voir désormais dépasser les 20 de moyenne. Ils étaient 31 dans ce cas de figure en 2010. Ils sont 171 cette année à pouvoir s'en vanter. La palme revenant à une bachelière de l'académie de Rouen qui a décroché un improbable 21,21 de moyenne cette année.
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