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Baby-Loup : le parquet condamne le port du voile

La directrice de la crèche Baby Loup à Chanteloup-les-Vignes Natalia Baleato, s'adresse aux journalistes, le 13 décembre 2010 à Mantes-la-Jolie au conseil des prud'hommes, après la validation du licenciement pour "faute grave" d'une salariée voilée par la crèche associative. [Jacques Demarthon / AFP/Archives] La directrice de la crèche Baby Loup à Chanteloup-les-Vignes Natalia Baleato, s'adresse aux journalistes, le 13 décembre 2010 à Mantes-la-Jolie au conseil des prud'hommes, après la validation du licenciement pour "faute grave" d'une salariée voilée par la crèche associative. [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

A deux jours d'un nouveau procès de l'affaire Baby-Loup à Paris, le procureur général François Falletti va contredire jeudi la Cour de cassation en demandant la confirmation du licenciement de la salariée voilée au travail, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier.

Lundi soir, le parquet général représenté par François Falletti a remis ses conclusions dans lesquelles il demande à la cour d'appel de Paris de "résister" à la plus haute juridiction judiciaire qui avait annulé le 19 mars le licenciement de Fatima Afif de cette crèche privée, dans la banlieue pauvre de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). L'affaire est réexaminée sur le fond jeudi.

Selon une source proche du dossier, le procureur général considère que "l'employeur a la possibilité de faire respecter la neutralité religieuse".

Le parquet général défendra l'idée que la liberté religieuse est un principe fondamental, tout en considérant que le réglement intérieur de la crèche peut poser des restrictions au regard des missions de ses salariés, qui travaillent au contact des enfants et d'un public multiculturel.

Le procureur général et le premier président Jacques Degrandi siègeront jeudi à la cour d'appel, donnant la plus grande solennité à cette audience.

Dans un arrêt qui a fait l'objet de vives critiques au nom de la laïcité, la Cour de cassation avait estimé que "s'agissant d'une crèche privée", ce licenciement constituait "une discrimination en raison des convictions religieuses", et devait être "déclaré nul".

La salariée, de retour d'un congé maternité suivi d'un congé parental, avait annoncé son intention de garder son foulard au travail. Ce qu'avait refusé la directrice de la structure, invoquant l'obligation de "neutralité philosophique, politique et confessionnelle" inscrite au règlement intérieur.

L'ex-employée avait été déboutée à deux reprises par la justice, une première fois devant le conseil de prud'hommes de Mantes-la-Jolie (Yvelines) en novembre 2010, puis devant la cour d'appel de Versailles en octobre 2011.

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