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Les dirigeants d'une usine retenus depuis hier

Une usine [Philippe Huguen / AFP/Archives] Une usine [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Une centaine de salariés du fabricant de panneaux de particules en bois Depalor à Phalsbourg (Moselle), en passe de perdre leur emploi après l'incendie accidentel de leur usine cet été, retenaient toujours jeudi matin trois cadres pour protester contre des négociations difficiles avec la direction.

Le directeur général, le directeur technique et la directrice administrative et financière de l'usine sont retenus depuis 9H30 mercredi dans les locaux administratifs du site - qui emploie 142 salariés - et "le resteront tant que le PDG de l'entreprise", appartenant au groupe helvétique Krono, "ne fera pas de propositions pour débloquer la situation", a expliqué jeudi à l'AFP le représentant de la CFDT, Michel Beltran.

"On n'est pas là pour négocier un chèque, on veut mettre en oeuvre une reprise d'activité, on veut que la direction donne les moyens au CE et aux collectivités locales pour négocier avec un éventuel repreneur", a ajouté M. Beltran.

Selon lui, les trois cadres "bien qu'un peu stressés", sont "bien traités". "On leur a donné à boire et à manger, et même apporté des croissants", a également indiqué le délégué syndical.

Une réunion est prévue dans la matinée avec le sous-préfet pour faire le point sur la situation. Les salariés devraient ensuite se réunir pour prendre une décision commune.

"Nous sommes sans nouvelle du PDG pour le moment. Il ne veut pas discuter avec nous, quelle que soit la méthode", a-t-il ajouté, se disant toutefois prêt à laisser sortir les cadres en cas d'avancées dans les négociations.

Dans la nuit du 22 au 23 juillet, 40% de l'usine de Phalsbourg avait été détruite lors d'un incendie, contraignant les salariés au chômage technique. En décembre, la direction de Depalor avait annoncé sa décision de ne pas reconstruire l'usine et de fermer le site en arguant d'une "situation économique fragilisée" depuis des années, avec 21 millions d'euros de pertes cumulées entre 2007 et 2012.

"On souhaite un changement d'interlocuteurs. On ne peut pas négocier le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) avec ces gens-là. Il n'y a pas de discussion possible, ça ne fonctionne pas, ni avec nous, ni avec les services de l'État", avait auparavant estimé M. Beltran.

Les salariés demandent au PDG de Krono Suisse, Mauro Capozzo, qu'il "permette la reprise de discussions sereines" et informe les salariés sur "la valorisation ou la reprise potentielle du site", dont 60% n'a pas été détruit lors de l'incendie.

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