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Noirs ou Métis ... "Moi aussi je suis à l'ENA"

Cour principale de l'ENA, l'Ecole nationale d'administration, le 15 janvier 2013 à Strasbourg [Patrick Hertzog / AFP/Archives] Cour principale de l'ENA, l'Ecole nationale d'administration, le 15 janvier 2013 à Strasbourg [Patrick Hertzog / AFP/Archives]

"Pourquoi tu fais l'ENA? Tu veux être président de l'+Afrique+ ?!": après les étudiants d'Harvard, six élèves noirs de l'ENA ont lancé à leur tour sur Internet une initiative de lutte contre les "clichés" dont ils se disent parfois victimes.

Devant un panneau de l'Ecole nationale d'administration (ENA), un jeune homme d'une trentaine d'années, sourire accroché aux lèvres, tient une ardoise sur laquelle on peut lire: "Chouette! Non seulement tu parles bien français, mais tu parles sans accent".

Les écriteaux portés par les six élèves, qui se présentent comme Afro-descendants, en photos sur un blog (http://itooamena.tumblr.com/), sont un florilège des "clichés" qu'ils ont entendus.

Leur initiative, menée pour la première fois en France, n'est "pas vraiment une démarche contre le racisme mais contre les clichés, les ignorances", disent-ils évoquant davantage l'expression "de la dérision plus que de la colère."

"Ils", ce sont des énarques diplômés depuis quelques heures qui exerceront dans les mois à venir des fonctions de haut rang dans leur pays d'origine. Les élèves requièrent l'anonymat.

Des étudiants assistent à un cours à l'ENA, l'Ecole nationale d'administration, le 15 janvier 2013 à Strasbourg [Patrick Hertzog / AFP/Archives]
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Des étudiants assistent à un cours à l'ENA, l'Ecole nationale d'administration, le 15 janvier 2013 à Strasbourg

"Ce qu'on a écrit c'est des choses qu'on a entendues à l'ENA, prononcées par le personnel, des camarades français, ou dans nos vies", dit l'un d'entre eux, joint par téléphone.

Depuis 1949, l'école basée à Strasbourg recrute des élèves étrangers. Sur une promotion de 110 énarques, 30 sont inscrits dans la promotion étrangère. Au total, pas moins de 28 nationalités sont ainsi représentées.

"Quand on demande: +Tu parles djiboutien ?+, c'est oublier que le français est la langue la plus parlée à Djibouti et que le +djiboutien+ n'existe pas", explique l'un des élèves étrangers.

Quelle a été la réaction de leurs camarades français au lancement de la campagne ? "Certains ont pu se crisper en se reconnaissant dans ces remarques", et être "heurtés" mais "l'objectif n'était pas de les fustiger", dit-il.

A l'origine, ce sont des étudiants d'Harvard qui ont lancé en mars cette campagne de lutte contre le racisme. Largement relayée sur les réseaux sociaux, "Moi aussi, je suis d'Harvard" a trouvé un écho chez les étudiants des universités de Cambridge, New York ou Berkeley.

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