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Epilogue judiciaire en vue dans la saga Bamberski contre Krombach

André Bamberski (g) avec son avocat Laurent de Caunes, lors de son procès à Mulhouse, le 23 mai 2014, pour avoir fait enlever Dieter Krombach [Sébastien Bozon  / AFP/Archives] André Bamberski (g) avec son avocat Laurent de Caunes, lors de son procès à Mulhouse, le 23 mai 2014, pour avoir fait enlever Dieter Krombach [Sébastien Bozon / AFP/Archives]

Le tribunal correctionnel de Mulhouse clôt ce mercredi matin une saga judiciaire vieille de 32 ans, en rendant sa décision contre André Bamberski, jugé en mai pour avoir fait enlever en Allemagne son vieil ennemi Dieter Krombach, afin de le traduire devant la justice française pour la mort de sa fille Kalinka.

La décision du tribunal, qui avait été mise en délibéré le 23 mai à l'issue d'un procès de deux jours, doit être annoncée à 08h30.

André Bamberski, 76 ans, a prévu de se présenter en personne au tribunal pour entendre la décision le concernant. "Je suis confiant", a-t-il dit à l'AFP. "Si je suis condamné à moins de deux ans ferme, ce sera une peine aménageable, et donc je ne ferai pas appel, car j'en ai par-dessus la tête des procédures judiciaires", a-t-il ajouté.

A l'issue du procès pour "enlèvement, séquestration et complicité de violences volontaires", le procureur de Mulhouse Hervé Robin n'avait requis contre M. Bamberski que six mois d'emprisonnement avec sursis, ce qui avait conduit l'un des avocats de Dieter Krombach, Me Yves Levano, à fustiger un "réquisitoire de Bisounours".

Le procureur avait souligné que, en tant que magistrat, il ne pouvait accepter ces faits. Mais il avait également déclaré "comprendre" le combat du prévenu pour faire condamner le responsable de la mort de sa fille, et confié rester "souffle court devant tant de persévérance et de volonté".

M. Bamberski a déclaré aux juges qu'il assumait avoir "pris la décision de faire transporter" d'Allemagne vers la France son ennemi juré. Mais il a réfuté le terme de "commanditaire", précisant seulement avoir "accepté une proposition", sans verser d'argent aux exécutants.

- Ligoté et bâillonné sur un trottoir -

A l'époque des faits, le Dr Krombach vivait libre chez lui en Allemagne, bien qu'il eut été condamné par contumace en France pour sa responsabilité dans la mort en 1982 de sa belle-fille Kalinka, fille d'André Bamberski. La justice allemande avait abandonné toute poursuite à son encontre.

Ce n'est qu'à la suite de son interpellation en octobre 2009 par la police française - qui l'avait retrouvé ligoté et bâillonné sur un trottoir de Mulhouse - que Dieter Krombach a pu être condamné à deux reprises, fin 2011 et fin 2012, à 15 ans de réclusion.

André Bamberski (g), lors de son procès à Mulhouse, le 22 mai 2014, pour avoir fait enlever Dieter Krombach, afin de le traduire devant la justice française pour la mort de sa fille Kalinka [Sébastien Bozon  / AFP/Archives]
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André Bamberski (g), lors de son procès à Mulhouse, le 22 mai 2014, pour avoir fait enlever Dieter Krombach, afin de le traduire devant la justice française pour la mort de sa fille Kalinka

Mercredi, le tribunal de Mulhouse devra également se prononcer sur le cas des trois personnes poursuivies aux côtés de M. Bamberski dans cette affaire.

Contre les deux exécutants présumés de l'enlèvement, le Kosovar Anton Krasniqi et le Géorgien Kacha Bablovani, le procureur a requis un an d'emprisonnement ferme. Et trois mois avec sursis contre une journaliste autrichienne accusée d'avoir joué les intermédiaires.

Dieter Krombach, 79 ans, avait été le grand absent de ce procès de Mulhouse: incarcéré à Paris, il ne s'était pas déplacé en raison de son état de santé.

Depuis avril, sa condamnation est devenue définitive, après le rejet de son pourvoi en Cassation. Les avocats du médecin allemand, qui a toujours affirmé son innocence, entendent désormais se tourner vers la justice européenne.

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