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Manifestations pro-Gaza : heurts en série en région parisienne

Des manifestants pro-palestiniens  se heurtent aux forces de l'ordre à Sarcelles, au nord de Paris, le 20 juillet 2014 [Omar Bouyacoub / AFP] Des manifestants pro-palestiniens se heurtent aux forces de l'ordre à Sarcelles, au nord de Paris, le 20 juillet 2014 [Omar Bouyacoub / AFP]

Des heurts ont éclaté dimanche en marge d'un rassemblement pro-palestinien interdit à Sarcelles (Val-d'Oise), au lendemain des violences qui ont ravagé le quartier de Barbès à Paris, relançant la polémique sur la nécessité ou non d'interdire ces manifestations.

Jets de projectiles sur les forces de l'ordre, véhicules incendiés, quelques magasins pillés: Sarcelles, banlieue connue pour son multiculturalisme à quelques kilomètres au nord de Paris, était le théâtre dimanche de nouvelles violences liées à l'actualité à Gaza.

Les premières dégradations ont immédiatement suivi un rassemblement calme de militants pro-palestiniens que la préfecture avait interdit. Des jeunes manifestants se sont engouffrés en ville, incendiant des poubelles et allumant pétards et fumigènes.

En fin d'après-midi, des casseurs s'en prenaient à une pharmacie qui a pris feu, alors qu'un hélicoptère de la police tournoyait dans le ciel. Les forces de l'ordre tiraient des cartouches de lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour tenter de les disperser.

Des manifestants devant des barricades à la station de métro Barbès à Paris le 19 juillet 2014 [François Guillot / AFP]
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Des manifestants devant des barricades à la station de métro Barbès à Paris le 19 juillet 2014

Quelques journalistes ont été pris à partie. Un caméraman de télévision a été dépouillé de son matériel et un photographe de l'AFP a été agressé et légèrement blessé.

La veille, dans le nord de Paris, des milliers de manifestants avaient déjà bravé l'interdiction des autorités samedi, leur rassemblement dégénérant en affrontements violents, pendant des heures, avec les forces de l'ordre.

Dix-sept policiers et gendarmes avaient été blessés au cours d'affrontements avec des groupes de jeunes et 19 personnes restaient en garde à vue dimanche.

Point commun entre les violences de Barbès et de Sarcelles: elles ont eu lieu à l'issue de manifestations interdites par les autorités qui craignaient des débordements alors que dans le même temps de nombreux défilés, autorisés, se sont tenus en province sans incident majeur.

 

- 'Éviter les affrontements communautaires' -

 

Dimanche matin, avant les troubles à Sarcelles, le Premier ministre Manuel Valls avait défendu la décision d'interdire le défilé de Barbès: "Ce qui s'est passé hier (samedi) encore à Paris, des débordements inacceptables, justifie d'autant plus le choix qui a été fait (...) d'interdire une manifestation", a-t-il déclaré.

Des manifestants devant des barricades à la station de métro Barbès à Paris le 19 juillet 2014 [François Guillot / AFP]
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Des manifestants devant des barricades à la station de métro Barbès à Paris le 19 juillet 2014

En écho, son ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a jugé que c'était "l'irresponsabilité de ceux qui ont bravé" l'interdiction de manifester qui avait "occasionné les débordements" à Paris, en rappelant les violences du 13 juillet aux abords de deux synagogues parisiennes.

A l'Elysée, François Hollande a affirmé qu'il ne fallait "pas se laisser entraîner par des querelles qui sont trop loin d'ici pour être importées".

L'opposition avait critiqué l'interdiction du défilé de samedi à Paris. Le gouvernement "a fait une forme de provocation" et n'a pas "su affirmer l'autorité de l’État", a jugé Yves Jégo, candidat à la présidence de l'UDI.

Au sein de la majorité, des voix s'étaient élevées pour critiquer le gouvernement. "L'interdiction est venue nourrir une certaine radicalité", a affirmé à l'AFP l'élu PS de Seine-Saint-Denis Razzy Hammadi, y voyant une "erreur" du gouvernement.

Interrogé par l'AFP, un haut responsable policier a défendu la stratégie des forces de l'ordre à Paris: "L'un des objectifs était d'éviter les affrontements communautaires et il n'y en a pas eu."

Le rassemblement a été cantonné "parce que si on avait laissé évoluer le cortège, il serait passé non loin de certaines synagogues", ce qui aurait pu engendrer "des incidents".

"Si un juif avait été pris à partie, si un pro-palestinien avait été tabassé? Qu'est-ce qu'on nous aurait dit?" a demandé ce policier, affirmant que les services de renseignement "avaient prévu plus de 10.000 personnes si la manifestation avait été autorisée".

Les organisateurs de la manifestation de samedi ont appelé à un nouveau rassemblement le 26 juillet, critiquant les autorités qu'ils accusent d'avoir "délibérément" organisé "le grand pataquès" de Barbès.

Une autre manifestation parisienne est prévue mercredi soir, à l'initiative du "collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens", qui regroupe un panel plus large d'associations, de partis et de syndicats.

Près de 100 Palestiniens sont morts dimanche dans le pilonnage par l'armée israélienne d'une banlieue de Gaza, faisant de cette journée la plus sanglante depuis le début du conflit dans la bande de Gaza.

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