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Des agriculteurs vendent leurs fruits et légumes "à prix coûtant" à Paris

Vente de fruits et légumes à prix coûtant place de la Bastille à Paris, le 21 août 2014 [Eric Piermont / AFP]
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Des agriculteurs vendaient "à prix coûtant" leurs fruits et légumes jeudi à Paris et en banlieue, lors d'une opération organisée comme chaque année par le Modef, un syndicat agricole qui veut dénoncer les "concurrences déloyales".

Sur la place de la Bastille en début de matinée, les Parisiens faisaient la queue pour remplir leurs cabas de nectarines, tomates, salades, haricots, melons ou prunes, vendus par des producteurs du Lot-et-Garonne qui les ont transportés dans la nuit depuis le Sud-Ouest.

Au total, 50 tonnes de fruits et légumes sont arrivés dans la capitale et dans 27 villes de la couronne parisienne, à bord de deux camions, pour la 9ème édition de cette opération organisée par le Mouvement de défense des exploitants familiaux, avec le soutien du PCF.

"Il s'agit de vendre aux prix les plus justes pour les producteurs, sans les marges de la grande distribution", expliquait une militante du Modef à un acheteur.

"J'ai pris tout ce qui était disponible. Ici les prix sont imbattables, mais il y a aussi une qualité qu'on ne trouve pas ailleurs", se réjouit Jean-Baptiste Dupré, 36 ans, qui repart avec un panier rempli à ras-bord.

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Vente de fruits et légumes "à prix coûtant" place de la Bastille à Paris, le 21 août 2014

Un kilo de tomates était vendu 1,50 euro contre 2,50 à 3 euros en grande distribution, selon le Modef. Même chose pour les nectarines, à un peu plus de 2 euros le kilo contre 4 en super ou hypermarché.

Autour des étals, des banderoles proclamaient: "La distribution et l'industrie agroalimentaire, nous rackettent, ça suffit!" ou bien "Tous victimes des importations sans contrôles sanitaires et à bas prix".

La situation est d'autant plus tendue cette année que les récoltes ont été abondantes partout en Europe et inondent le marché, notamment de pêches espagnoles. L'embargo russe sur les produits alimentaires européens vient encore compliquer la donne, malgré les 125 millions d'euros d'aide promis aux maraîchers par Bruxelles.

"Faute de prix rémunérateurs, le nombre de producteurs de fruits et légumes a été divisé par deux en 15 ans et la production a été diminuée de 1,7 million de tonnes", explique le Modef qui critique une "très forte délocalisation" vers les pays méditerranéens.

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Vente de fruits et légumes "à prix coûtant" place de la Bastille à Paris, le 21 août 2014

Il entend aussi dénoncer "la concurrence déloyale sur l'utilisation des produits phyto-sanitaires".

"En France, la réglementation est très stricte sur les quantités de produits chimiques utilisées. Ce n'est pas le cas en Espagne, au Maroc ou en Europe de l'Est", alors que leurs productions sont autorisées à l'importation dans l'Hexagone, explique Raymond Girardi, secrétaire général du Modef.

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