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EPR de Flamanville : nouveaux surcoûts en vue

Le logo du producteur et distributeur d'électricité EDF [Sebastien Bozon / AFP/Archives]

EDF s'apprête à revoir la facture de la construction du réacteur EPR de Flamanville (Manche), a indiqué mercredi le groupe nucléaire, après l'annonce la veille d'un nouveau retard qui pourrait entraîner d'importants surcoûts, selon plusieurs sources interrogées mercredi par l'AFP.
 

"Les travaux de ré-estimation sont en cours. Les chiffrages seront communiqués dans les prochains mois", a indiqué mercredi, à l'AFP, EDF après avoir annoncé mardi que le "démarrage" de ce "prototype" était "désormais prévu en 2017" contre 2016 auparavant.

"Ça va être une opération à 10 milliards d'euros, je vois les choses comme ça", a dit à l'AFP Michel Laurent, conseiller général DVD et président de la commission locale d'information (CLI) de la centrale de Flamanville, qui regroupe élus locaux, syndicats, scientifiques et associations.

Le coût, qui a déjà été revu à trois reprises à la hausse par le passé, est encore officiellement de 8,5 milliards d'euros contre 3,3 milliards annoncés en 2007 au début des travaux.

L'ancien eurodéputé Verts et président de l'association antinucléaire Crilan, Didier Anger, tout comme l'association écologiste Greenpeace France estiment aussi que le chiffre va atteindre, voire dépasser les 10 milliards.

Greenpeace France redoute en outre qu'en conséquence de ce report à 2017, année de la fin de mandat de François Hollande, "on n'ait plus rien des promesses présidentielles de 2012 puisque la fermeture de deux réacteurs avait été conditionnée à l'ouverture de l'EPR".

Du côté des analystes financiers, RBC Capital Markets estime "probable que les actionnaires d'EDF devront supporter une partie des dépassements de coûts", tandis que Morgan Stanley juge que "l'impact financier est modéré" si le retard est limité à six mois.

Officiellement EDF ne chiffre pas en mois le retard. Michel Laurent a toutefois fait parvenir à l'AFP un courriel d'EDF laissant entendre que le réacteur pourrait démarrer avant le 10 avril 2017, date limite fixée par décret pour le premier chargement en combustible.

"Le planning reste dans la limite des 10 ans du décret" du 10 avril 2007 autorisant la création de l'EPR, selon ce courriel.Plusieurs sources en doutent toutefois. "Si ce délai est dépassé il faudra refaire toute la procédure administrative, y compris une enquête publique. De nouveaux retards à la clé", souligne Didier Anger.
 

"Sera-t-il mis fin à l'autorisation de création de l'EPR, si ce délai est dépassé ? Ou EDF va-t-elle se lancer dans une dangereuse course contre la montre pour démarrer coûte que coûte le réacteur malgré d'innombrables problèmes de sûreté ?", s'interroge Charlotte Mijeon de l'association "Sortir du nucléaire" dans un communiqué.

 

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