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Valls commémore la catastrophe de Liévin

Le Premier ministre Manuel Valls à Liévin pour commémorer les 40 ans de la catastrophe minière de la ville.[Philippe Huguen / AFP]

Manuel Valls a rendu samedi un hommage appuyé au monde ouvrier qui a contribué à "bâtir la France", lors de la commémoration du 40e anniversaire de la catastrophe minière de  Liévin (Pas-de-Calais).

 

Il y a 40 ans, le 27 décembre 1974, à la reprise après la trêve de Noël, un coup de grisou, à 06H30, emporte 42 hommes descendus à la fosse des Six-Sillons à Liévin. C'est la plus grande catastrophe minière en France d'après-guerre, alors que les charbonnages sont déjà sur le déclin.

Honorer la mémoire des victimes, "c’est aussi accomplir un devoir envers tous les ouvriers des mines qui, durant près de trois siècles, ont fait de la France une grande nation, une grande nation industrielle", a déclaré le Premier ministre. "Nous sommes infiniment redevables à ce +peuple de la mine+", a-t-il fait valoir.

Il s'est dit favorable à l'initiative du député de la circonscription, le socialiste Nicolas Bays d'ériger "un monument en hommage à tous les mineurs qui ont été emportés".

M. Valls a salué, plus globalement, le "monde ouvrier". "Oui, les ouvriers ont tenu une place centrale dans le destin de notre Nation", a-t-il lancé, poursuivant le rééquilibrage à gauche de son discours, entrepris il y a plusieurs semaines après avoir multiplié les déclarations d'amour aux entreprises.

"Le monde ouvrier a fait avancer l’Histoire. A travers sa participation au dessein économique de notre pays, bien sûr. A travers, surtout, la prise de conscience de lui-même, ses luttes syndicales, sociales, politiques", a expliqué le chef du gouvernement, rappelant que la France comptait toujours "plus de 6 millions d'ouvriers".

"La gauche française, le socialisme, le syndicalisme se sont construits avec ces combats", a souligné le Premier ministre, pour qui les ouvriers ont "pris toute leur part aux progrès économiques et sociaux" et "bâti la France".

Il a salué le futur compte pénibilité, une "avancée sociale majeure" fustigée par le Medef, qui permet de répondre à de "nouveaux risques" comme le travail de nuit ou les "3-8".

"Les salariés gagneront des points en fonction de leur exposition à des facteurs de pénibilité, qui leur donneront des droits pour se former, terminer leur carrière à temps partiel ou partir plus tôt à la retraite", a rappelé M. Valls. "C’est une mesure de justice sociale. Elle sera donc mise en œuvre", a prévenu le Premier ministre.

Il a aussi tenu à "réaffirmer l’avenir industriel de la France" face au "malaise ouvrier", nourri par le chômage, le recul des services publics ou le "manque de reconnaissance de l'effort". M. Valls a décrit cette région, où le FN recueille parmi ses meilleurs scores, comme une "terre d’immigration", une "terre de solidarité, de fraternité" où "les extrêmes n’ont pas leur place".

François Mitterrand avait commémoré le 20e anniversaire de cette tragédie en 1994.

 

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