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La grève des routiers continue

Routiers : nouvelle négociation prévue jeudi matin, barrages maintenus. [AFP]

Une nouvelle séance de négociations est prévue jeudi matin entre le patronat et les syndicats du transport routier, l'intersyndicale appelant malgré tout à poursuivre l'épreuve de force engagée sur le terrain.

 

Le ministère du Travail "a décidé de reconvoquer un round de négociations demain (jeudi) matin à 8H30 avec l'ensemble des partenaires sociaux", à la Direction Générale du Travail, a indiqué mercredi à l'AFP Patrice Clos, secrétaire général de FO Transports. 

Contactée, la partie patronale a confirmé cette information, mais sans indiquer si elle se présenterait jeudi matin.

Certes "le délai est raisonnable" pour retourner à la table des négociations, "mais la décision n'est pas encore prise" sur une éventuelle participation de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), a dit à l'AFP son délégué général, Nicolas Paulissen.

Pendant ce temps, l'intersyndicale (CGT, FO, CFTC et CFE-CGC), à l'origine d'un mouvement entamé dimanche, occupe depuis mardi soir une partie de la Direction Générale du Travail, pour obtenir la reprise des négociations.

"Le plus tôt aurait été le mieux", a souligné Patrice Clos, tout de même satisfait par la nouvelle séance prévue. "Mais on ne lèvera pas les barrages pour autant", a-t-il ajouté.

"On ne crie pas non plus +hip hip hip hourra+!", abonde Thierry Douine (CFTC), appelant à amplifier la grève.

Mardi soir, l'intersyndicale avait brièvement suspendu le mouvement social, à la suite de l'échec des discussions, le patronat et la CFDT ayant quitté la table des négociations.

Les syndicats étaient revenus sur leur décision dans la nuit, les négociateurs patronaux n'ayant pas répondu à la "convocation" du président de la commission mixe paritaire - un représentant du ministère du Travail - qui les appelait à reprendre mardi à 23h00 la négociation salariale.

 

- 'La négociation tendue' -

 

"Nous n'avons pas refusé la négociation, nous avons refusé le moment de la négociation", a indiqué mercredi Aline Mesples, présidente de l'OTRE (TPE et PME du transport routier), dénonçant "la dramatisation des derniers jours".

"La négociation s'est tendue", reconnaît-elle. Mais les organisations patronales "restent sur des propositions acceptables dans le contexte", qui "voit s'affronter des économies de pays européens différents, avec des modèles sociaux différents".

Les négociations butent sur l'ampleur de l'augmentation salariale: les syndicats réclament 5%, le patronat ne veut pas aller au-delà de 2%.

En l'absence d'accord entre syndicats et patronats, les minimums conventionnels restaient ceux en vigueur l'année dernière.

En 2014, un seul des quatre coefficients dans le transport routier - celui des salariés les plus qualifiés - dépassait le Smic, fixé à 9,53 euros bruts par heure. Le salaire minimum a été relevé à 9,61 euros au 1er janvier.

La CFDT Transports, premier syndicat de la profession, était prête mercredi midi à grossir les rangs des grévistes en cas de statu quo.

"Après avoir consulté ses instances, la CFDT exhorte les Organisations Patronales à revenir à la table des négociations dans les prochaines heures", est-il écrit dans un communiqué.

"Faute d’être entendue", elle appellera l’ensemble de ses militants et des salariés "à entrer dans un conflit majeur", a-t-elle averti.

Dans la matinée, les grévistes ont renouvelé les actions menées depuis dimanche soir.

Les routiers ont ainsi mené une opération escargot sur le périphérique de Rennes mercredi matin, sans grand impact sur le trafic. 

Ils ont ensuite installé un barrage filtrant près d'une zone industrielle du sud de la ville, paralysant jusqu'à 25 poids lourds, selon le Centre régional d'information et de coordination routière (CRICR).

Dans le Nord, une opération escargot sur l'autoroute A1 a occasionné de très gros bouchons, dans le sens Lille-Paris, a-t-on appris de même source.

Dès la sortie de Lille, les automobilistes étaient confrontés à une douzaine de kilomètres de ralentissements. Le mouvement devait se poursuivre jusqu'à la plateforme de Dourges (Pas-de-Calais), à une trentaine de kilomètres de la capitale des Flandres.

A Bordeaux, une centaine de grévistes ont installé de nouveaux barrages filtrants dans les zones de frêt de Bègles (banlieue sud-est) et de Bruges (nord-ouest), après avoir libéré celle de Cestas (sud-ouest).

Les manifestants avaient reçu dans la nuit "des renforts" des sections locales CGT Ford et CGT Cheminots, mais aussi de transporteurs de fonds et d'ambulanciers, selon Marc Rosa, responsable de la CGT Transports en Gironde.

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