Un nouveau chapitre s’ouvre dans les kiosques. Lundi matin, le quotidien Libération change de peau. Après les turbulences des dernières années et le départ d’une partie de la rédaction, le journal, diffusé à 105 000 exemplaires par jour, s’offre un lifting complet grâce à une formule inédite.
Nouvelle police de caractère créée pour l’occasion, nouvelle maquette, nouvel agencement des pages, nouvelles rubriques… Tout le journal a été repensé avec une volonté affirmée : laisser de côté les articles au format moyen au profit de formats courts ou longs.
Après l’Evénement du jour, le lecteur peut picorer la séquence Expresso, qui balaie, grâce à des modules graphiques, l’essentiel de l’actualité. A l’inverse, les doubles pages qui suivent font la part belle aux enquêtes ou permettent d’approfondir un sujet. Le tout avec une large place laissée à la photographie. "Elles seront très spectaculaires", promet le directeur de la rédaction, Laurent Joffrin. Puis s’enchaînent les Débats et idées, la Culture et le traditionnel Portrait. Sans compter l’Edito, les Bonnes Nouvelles et les Solutions. Le prix, quant à lui, passe de 1,80 à 2 euros.
Un virage "Internet to print"
Depuis sa création en 1973 par Jean-Paul Sartre et Serge July, Libé a déjà connu plusieurs renaissances. Mais celle-ci s’inscrit dans une mue profonde initiée au sein de la rédaction. Alors qu’il était un quotidien ayant un site internet, Libération veut désormais être un site internet publiant un journal. "L’idée est de tirer toutes les conséquences de la révolution numérique et d’apporter au lecteur, en plus de l’actualité déjà en ligne, une valeur ajoutée, un certain regard, un approfondissement, une prise de position…", selon Laurent Joffrin.
C’est donc l’esprit "Internet to print" qui prévaut parmi les 130 journalistes. Partagés en sept pôles, ils doivent mener à bien, dans le même temps, la refonte complète de la plate-forme web. Afin de faire basculer Libération vers l’avenir.