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Perpignan : plus de menus sans porc à la cantine

Les cantines de Perpignan ne proposeront plus de menus alternatifs. [Romain Perrocheau /AFP / Archives]
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A Perpignan, les cantines ne serviront plus de menus de substitution pour les familles refusant le porc. A la place, elles devront se contenter d’un menu végétarien.

 

Le maire de Perpignan, Jean-Marie Pujol (Les Républicains), a confirmé mardi à l’AFP la suppression des menus de substitution. Il ne sera désormais plus possible pour les familles, souvent de confession juive ou musulmane, de demander un menu sans porc à la cantine.

Les quelque 1.250 écoliers sur 4.700 demandant des menus de substitution devront à présent se contenter de menus végétariens. Mais attention, si la famille opte pour le menu végétarien, c’est pour toute l’année et non pas seulement les jours où est servi du porc. Une possibilité de modifier son choix est tout de même offerte après chaque vacance.

 

Gaspillage

Pour justifier ce choix, le maire de la ville a invoqué le gaspillage : "Chacun sait que les menus de substitution avaient un caractère confessionnel et, au-delà du porc, des enfants ne mangeaient pas parce que la viande n’était pas halal : on jetait 300 kilos de viande par semaine, j’ai beaucoup étudié la question et je propose un menu végétarien, pour lequel il n’y a pas de prescription religieuse halal ou casher", a-t-il expliqué.

Les nouveaux menus incluront à la rentrée prochaine œufs, steaks de soja et légumineux. Environ 15% des parents inscrivant actuellement leurs enfants à la cantine pour la rentrée prochaine auraient déjà fait ce choix. "La décision a été prise il y a plus de trois mois et nous n’avons eu aucune contestation", assure le maire.

 

Controverse

Le maire UMP de Chalon-sur-Saône, Gille Platret, avait déchaîné une vive polémique en annonçant la suppression du repas alternatif dans les cantines scolaires de sa ville, au mois de mars. Nicolas Sarkozy lui avait apporté son soutien en se prononçant "opposé aux repas de substitution dans les cantines". D’autres villes l’avaient déjà fait, comme Castanet-Tolosan (Midi-Pyrénées) en 2011, Arveyres (Gironde) en 2013, ou encore Sargé-lès-Le-Mans (Pays de la Loire) en 2014.

Le repas végétarien avait été proposé dans les colonnes du Monde par des intellectuels et responsables religieux : "plutôt que d’utiliser le porc ou la laïcité pour attiser la haine confessionnelle et diviser les Français, nous proposons l’instauration dans les cantines scolaires d’une alternative végétarienne à tous les repas", écrivaient-ils. 

 

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