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L'ex-otage Lazarevic se sent comme un "SDF de la République"

Serge Lazarevic, le 9 décembre 2014, jour de son retour en France.[BERTRAND GUAY / AFP]

Sept mois après sa libération, l'ex-otage d'Aqmi, Serge Lazarevic a raconté mercredi matin sur France Info son "chemin de croix" pour retrouver une vie normale.

 

L'euphorie de la libération aura été "d'une quinzaine de jours". Au micro de France Info, Serge Lazarevic, a raconté mercredi son calvaire depuis sept mois pour retrouver une vie normale, après trois ans de détention aux mains d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

Il mène une vie de reclus dans un studio sans confort, situé dans l'arrière-cour de la maison de sa mère, en Seine-Saint-Denis. La situation devait être provisoire lui aurait promis le Quai d'Orsay, mais elle dure. "Ma fille vient d’accoucher, j’ai trois petits-enfants, j’ai une femme que je ne peux pas voir parce qu’il n’y a rien, se plaint-il. Il y a un lit et même pas une table et une chaise pour manger."

 

Dans un état dépressif

Cette précarité s'accompagne de problèmes de santé qui s'accumulent pour cet homme de 52 ans : "je suis dans un état dépressif. J’ai le bassin qui a été touché, j’ai pris des coups sur la tête, on m’a torturé, j’ai des problèmes de mémoire et d’oreille interne, et j’ai des vertiges tout le temps," détaille-t-il. Dans ces conditions, impossible de retrouver un travail, et notamment son activité de contremaître sur des chantiers.

A ces soucis de logement et de santé se sont ajoutés ceux de l'absurdité administrative. Sans travail, impossible pour lui de retrouver sa vie d'avant. "Si je veux louer une maison, on me demande des déclarations d’impôts, si je vais dans une agence immobilière on me demande des fiches de paie et mes revenus" décrit-il, alors que son CV et son parcours administratif affichent un trou de trois ans.

 

"J'étais mieux au Mali"

Si bien qu'aujourd'hui, Serge Lazarevic se sent délaissé. "Depuis que je suis arrivé, je n’ai aucune aide de personne. J’ai été abandonné, je suis un SDF de la République française", raconte-t-il, allant même jusqu'à dire qu'il était " mieux au Mali car même si on souffre, même si on est torturé et qu’on est esclave, l’esprit comprend mieux, car il y a une explication". 

 

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