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«Air Cocaïne» : ce que l’on sait de la fuite des deux pilotes

Les deux hommes pourraient avoir bénéficié de l'aide d'anciens militaires et anciens agents de la DGSE pour fuir la Républicaine dominicaine. [ERIKA SANTELICES / AFP]

Lundi soir, Maître Jean Reinhart annonçait que les deux pilotes français, Pascal Fauret et Bruno Odos ont fui la Républicaine dominicaine où ils étaient assignés à résidence et ont rejoint la France ce week-end.

Les deux hommes, ainsi que deux passagers, Nicolas Pisapia et Alain Castany, avaient été condamnés le 15 août dernier à 20 ans de prison pour trafic de drogue par la justice dominicaine, après la découverte en mars 2013 de 680 kilos de cocaïne à bord d’un Falcon 50.  Les quatre hommes avaient été remis en liberté dans l’attente de leur procès en appel.

Comme s’est déroulée la fuite ?

Depuis l’annonce de leur retour en France, peu d’informations ont filtré sur le mode opératoire de leur évasion. Les protagonistes eux-mêmes refusent de s’en expliquer, soulignant que cette fuite «n’a pas été faite seule» et que «des gens sont impliqués».

Selon une source proche du dossier, la fuite s’est déroulée en plusieurs étapes : Pascal Fauret et Bruno Odos ont d’abord rejoint l’île antillaise de Saint-Martin par bateau. Ils se sont ensuite envolés pour la Martinique, d’où ils ont pris un avion pour la métropole. Ils ont ensuite retrouvé leurs proches dans «la région lyonnaise».

D’après BFMTV, les deux pilotes auraient bénéficié de l’aide d’anciens militaires (Pascal Fauret et Bruno Odos sont tous deux d’anciens pilotes de chasse reconvertis dans le civil) ainsi que de deux ex-agents de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure). Ces hommes leur auraient notamment fourni des passeports. BFMTV indique que l’extraction aurait été également préparée avec l’aide «d’un homme politique français», l’eurodéputé FN Aymeric Chauprade. Interrogé par RTL, ce dernier a refusé de commenter son éventuel rôle dans l’affaire.

La France est-elle intervenue ?

Mardi, le ministère des Affaires étrangères a nié toute implication de l’Etat dans la fuite des deux hommes. «Nous prenons acte du retour en France de nos deux compatriotes. Leur décision est un acte individuel dans lequel l’Etat n’est nullement impliqué», a ainsi souligné un porte-parole du Quai d’Orsay.

La défense de Pascal Fauret et Bruno Odos a également confirmé que les deux pilotes n’ont pas bénéficié d’une intervention de la France. La décision de fuir la Républicaine dominicaine relève «d’initiatives personnelles» et n’est pas liée à «une équipe de barbouzarde qui aurait été payée par l’Etat français», a ainsi indiqué Maître Eric Dupond-Moretti.

La justice française va-t-elle convoquer les deux pilotes ?

Outre le procès en République dominicaine, la justice française a également ouvert une enquête après la nuit du 19 au 20 mars 2013. Une dizaine de personnes, dont les deux pilotes, ont été mises en examen en France pour importation de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs.

Lors d’une conférence de presse, ce mardi, Pascal Fauret a expliqué avoir voulu «retourner dans son pays» pour s’exprimer devant la justice française. L’un de leur avocat, Jean Reinhart, a indiqué avoir d’ores et déjà pris contact avec la juge d’instruction chargée de l’enquête française afin que les deux hommes «puissent être entendus rapidement» par la juge d’instruction chargée de l’enquête. Confirmant cette prise de contact, le parquet de Marseille, a promis de prochaines «décisions». 

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