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Une circulaire pour réagir face "aux tueurs de masse"

Les directives sont "en rupture avec les pratiques mises en oeuvre jusque là" dans la police.

Le directeur général de la police nationale (DGPN) a adressé lundi une circulaire à tous les policiers détaillant la conduite à tenir face aux "tueurs de masse" après les attentats meurtriers du 13 novembre.

"Les attentats du 13 novembre 2015 ont confirmé la tuerie de masse comme mode d'action terroriste en France" et "révélé un mode d'agression inédit" tel "l'usage d'une ceinture d'explosifs", écrit le directeur, Jean-Marc Falcone, dans cette circulaire. "Il est nécessaire que les policiers primo-intervenants disposent des éléments essentiels sur la conduite à tenir en cas de confrontation à de telles situations", a-t-il ajouté.

A l'issue de "travaux", la DGPN a donc établi, pour la première fois, trois "fiches de conduite à tenir dans un contexte de tuerie de masse". L'une présente un "schéma tactique de base pour les policiers primo-intervenants", une seconde concerne le cas d'un homme "porteur d'un engin explosif improvisé (EEI)", la dernière vise la "prévention" d'un "sur-attentat" pouvant "prendre pour cible le public, les forces de police, les secours ou les autorités".

Photos et croquis

Dans le premier cas, les policiers arrivant les premiers sur les lieux d'une "tuerie de masse" sont incités à se protéger", alerter et évacuer la population ou "intervenir pour fixer ou confiner le tireur, en focalisant celui-ci sur les forces de police plutôt que sur des victimes civiles". Si cela échoue, il faut "neutraliser l'individu".

La seconde fiche détaille ce que peut être une ceinture explosive par exemple, avec photos et croquis, insistant sur la "grande dangerosité" d'un EEI. La fiche préconise les dispositions à prendre dans une zone à faible densité, en se mettant à couvert et en gardant "l'individu à distance et en le tenant en joue". S'il n'obtempère pas et se dirige vers une zone "à forte densité", semblant sur le point de déclencher l'explosion, le policier devra "engager un tir de neutralisation".

Neutraliser un kamikaze

Suivent les consignes dans un centre commercial par exemple. Si le terroriste "s'apprête à déclencher son engin", il faut "engager une neutralisation associée à un appel vocal simultané à évacuer la zone à l'attention du public". Le DGPN précise que le tir de neutralisation devra alors s'effectuer "autant que possible" hors de la "zone corporelle où se situe (un) gilet" explosif afin "d'éviter la mise à feu de la charge".

La troisième fiche détaille la "prévention", plus classique dans son déroulé, du "sur-attentat". Elle fixe des "principes d'action": désignation d'un commandement, zone d'intervention "pour circonscrire les risques", sécurisation et contrôle strict des zones concernées. "En rupture avec les pratiques mises en oeuvre jusque là" dans la police, "ces fiches préconisent (...) une action des primo-intervenants sans attendre l'arrivée de policiers spécialistes de l'intervention", écrit encore M. Falcone. "Il s'agit de sauver des vies en déstabilisant le schéma d'action des agresseurs".

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