L’Etat veut prendre en compte les difficultés de toute une génération qui s’exprime dans la rue. Plusieurs mesures vont être prises.
Une main tendue pour sortir de l’impasse. Un mois après la première manifestation, les jeunes étaient de nouveaux mobilisés contre la loi travail, mardi, alors que le texte était examiné en Commission, à l’Assemblée.
Preuve de l’inquiétude du gouvernement, les lycéens et étudiants seront reçus ce mercredi par Najat Vallaud-Belkacem (Education), Patrick Kanner (Jeunesse) et Myriam El Khomri (Travail). Sous pression, l’exécutif envisagerait plusieurs pistes à destination des jeunes générations.
Le gouvernement attentif
Une inquiétude est revenue, ces dernières semaines, dans le discours des jeunes : la «précarisation». Les ministres seraient donc prêts à discuter de plusieurs revendications concernant la loi travail, selon des sources proches du dossier.
Pour permettre aux jeunes d’accéder à des emplois stables, les CDD pourraient être surtaxés. Car, selon le ministère du Travail, le premier CDI est signé tardivement, en moyenne à l’âge de 27 ans, après avoir enchaîné les contrats courts.
De même, pour aider les jeunes actifs, le versement des bourses serait poursuivi quelques mois après l’obtention du diplôme. Les étudiants ne seraient pas non plus oubliés. Des places supplémentaires en BTS pourraient être créées et la rémunération des apprentis augmentée.
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Outre des modifications sur le texte de Myriam El Khomri, le gouvernement souhaiterait aller plus loin, en s’attelant aux conditions de vie de la jeunesse. Ces pistes, évoquées par RTL hier, devraient figurer dans la future loi «Egalité et citoyenneté», l’un des derniers marqueurs du quinquennat, que Patrick Kanner doit présenter bientôt.
Un premier volet concerne la santé. Le gouvernement envisagerait d’instaurer une mutuelle universelle, afin de faciliter l’accès aux soins des jeunes. Autre sujet sensible : le logement. Pour les aider à s’installer, une part de logements sociaux leur serait réservée. La caution pour louer un appartement deviendrait, elle, universelle.
Enfin, le gouvernement se pencherait sur le permis de conduire. Sésame indispensable pour trouver un emploi, il reste cher, 1 200 euros en moyenne. L’idée serait donc d’effectuer la formation au code de la route dans les lycées plutôt que dans les auto-écoles.
Une mobilisation durable ?
Ces efforts pourraient cependant ne pas suffire. Car le malaise de la jeunesse, cristallisé dans le mouvement contre la loi travail, serait bien plus profond.
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La détermination est telle que la coordination nationale étudiante, regroupant plusieurs universités en grève, a d’ailleurs réclamé le report des examens. Un nouveau rassemblement est aussi fixé à samedi, et d’autres pourraient avoir lieu en avril.
Car les manifestants ne demandent pas des aménagements, mais le retrait du texte de loi. Le risque d’un enlisement durable est donc plus que jamais possible.