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Les terrifiants enregistrements de l’attaque du Bataclan

Le Bataclan a été le théâtre d'un massacre ayant couté la vie à 90 personnes. [PATRICK KOVARIK / AFP]

Grâce à plusieurs enregistrements, les enquêteurs sont parvenus à réaliser une reconstitution audio de l’attaque du Bataclan, le 13 novembre dernier. Ce qu’on peut y entendre est glaçant.

Pour parvenir à ce résultat, les enquêteurs ont exploité le contenu d’un dictaphone abandonné par un spectateur au premier étage de la salle de spectacle ainsi que les échanges radios des forces spéciales intervenues ce soir-là pour libérer les otages. Des documents, que s'est procuré le Parisien, qui ont permis de reconstituer seconde par seconde le déroulement de cette tragique nuit durant laquelle 90 personnes ont perdu la vie.

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La bande de l’enregistreur débute sur la voix d’un spectateur, conscient qu’il est en train de se passer quelque chose de très grave. «Planquez-vous !», s’exclame ainsi l’homme alors que les terroristes – Samy Aminour, Ismaël Omar Mostefaï et Foued Mohamed-Aggad – pénètrent dans la salle. Puis retentissent le bruit assourdissant des armes à feu et les cris des victimes, fauchés par les balles des trois hommes.

Les terroristes s’adressent ensuite directement à leurs otages, leur intimant divers ordres tels que «Lève-toi ou je te tue» ou «Couché ou j’tire». Puis, celui qui est présenté comme Samy Aminour par les enquêteurs, tente d’expliquer les raisons de l’attaque. «Vous bombardez les frères en Syrie et en Irak. Pourquoi on est ici nous ? On est venus jusqu’en Syrie (sic) pour vous faire la même chose, argue-t-il. Nous on est des hommes, on vous bombarde sur terre, on n'a pas besoin d’avion, nous. Voilà, vous avez élu votre président Hollande, voilà sa campagne. Remerciez-le.»

Progression des secours

Après plusieurs minutes d’exécutions durant lesquelles un des terroristes révèle qu’ils font partie de Daesh, qui est «partout» selon lui, un policier fait son entrée dans la salle. Mis en joue, Samir Aminour s’écrie «Casse-toi, casse-toi enfoiré», sans pour autant intimider l’agent qui lui tire dessus. A cet instant, sa ceinture d’explosifs saute sous les vivats de ses deux complices. Ces derniers décident alors de monter au balcon de la salle de spectacle et de prendre contact avec la police par l’intermédiaire d’un otage. «On est en prise d’otages. Ils ont des ceintures explosives. Ne venez surtout pas sinon ils font tout péter», l’entend-on mettre en garde les hommes de la BRI.

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La suite est une interminable partie de jeu du chat et de la souris durant laquelle les forces de l’ordre progressent difficilement dans la salle. Si l’un d’entre eux parvient à rejoindre brièvement les lieux, il est contraint de battre en retraite, repéré par l’un des terroristes qui menace de faire «sauter les otages». Mais inexorablement, les renforts s’approchent pourtant des victimes, passant devant de nombreux blessés implorant de l’aide. Enfin, l’assaut finit par être donné, menant à la libération des derniers otages .

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