En direct
A suivre

Le frère de Mohammed Merah s'engage dans la déradicalisation

Abdelghani Merah, le frère du "tueur au scooter", sur un plateau de télévision en 2012. Abdelghani Merah, le frère du "tueur au scooter", sur un plateau de télévision en 2012. [THOMAS SAMSON / AFP]

Après une longue descente aux enfers suite aux meurtres commis par son frère Mohammed, qu'il est le seul de sa famille à avoir condamnés, Abdelghani Merah a finalement choisi de s'engager dans la déradicalisation. 

C'est au sein de l'association Entr'autres, qui intervient en région Midi-Pyrénées, qu'Abdelghani Merah, le frère du "tueur au scooter" a trouvé sa place. "Je peux apporter quelque chose, casser le mythe de Mohammed. Dire aux jeunes que mon frère était faible", explique-t-il dans un entretien à l'Agence France Presse, publié ce mardi 19 avril. 

Le Toulousain, âgé de bientôt 40 ans, s'adresse également aux mères. "J'essaie de les réconforter, de leur dire que ce qu'elles font est essentiel (...). Je les préviens aussi : s'il y a un salafiste dans la famille, il faut le couper des autres." Des attentats de janvier 2015 à ceux de Bruxelles le mois dernier, en passant par les attaques du 13 novembre à Paris, l'importance des fratries dans le jihad est en effet centrale. 

Abdelghani Merah lui-même en a fait les frais. Son frère Abdelkader et sa sœur Souad ont en effet toujours refusé de condamner Mohammed, le faisant passer, lui, pour le traître de la famille. Dès 2003, neuf ans avant les tueries de Toulouse et de Mautauban, il avait signalé Abdelkader, qui faisait l'apologie du 11 septembre dans le quartier. Ce dernier est à présent renvoyé devant une cour d'assise spéciale pour sa complicité dans les crimes de 2012, qui ont entrainé la mort de sept personnes, dont trois enfants juifs.

C'est également Abdelghani Merah qui a filmé à son insu sa sœur Souad, en juin 2012, pour lui faire dire qu'elle était "fière" des actes de Mohammed. Les siens l'accusent depuis de trahison. "Ma famille en voulait plus à moi qu'à moi qu'à Mohammed", déplore-t-il. 

A lire aussi : Souad Merah porte plainte contre M6 et son frère Abdelghani

Pour Abdelghani, ce sont ses parents qui sont responsables de la radicalisation de leurs enfants. "Ma mère disait toujours que les Arabes sont nés pour détester les Juifs. Et mon père estimait que les Palestiniens ont raison de se faire exploser et les Israéliens ont ce qu'ils méritent", explique-t-il.

Quant à lui, "plutôt bon gardien, courtisé par des clubs de foot réputés", il trouve dans le sport un moyen d'échapper à sa famille. Avec elle, il a désormais coupé les ponts. Une rupture qui ne l'a pas empêché de se voir reprocher son nom lorsqu'il a dû chercher un travail. Depuis quelques mois, grâce à son engagement associatif, il a finalement retrouvé sa place. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités