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Loi travail : les désaccords persistent

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez et la ministre du Travail Myriam El Khomri le 17 juin 2016. [FRANCOIS GUILLOT / AFP]

La ministre du Travail et le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez avaient rendez-vous ce matin pour parler de la loi travail, une rencontre inédite depuis début mars. Mais leurs positions sur ce texte semblent irréconciliables.

A la sortie, Philippe Martinez, a indiqué que les «désaccords se sont confirmés» avec le gouvernement citant notamment le «respect de la hiérarchie des normes» de l'article 2. Il a ajouté qu'il n'y avait «aucune raison» de renoncer aux journées de mobilisation des 23 et 28 juin. Lors de la rencontre, la CGT a demandé la suspension du débat parlementaire. 

«En effet nous n'avons pas trouvé de consensus» a confirmé Myriam El Khomri. «Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas en capacité de mieux travailler ensemble» a-t-elle ajouté. «Nous avons des désaccords qui ne sont pas nouveaux», mais «nous avons eu un échange constructif, argumenté, sur cette primauté que nous entendons donner à l'accord d'entreprise», a ajouté la ministre.

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez lors de la manifesation contre la loi travail le 14 juin 2016 à Paris  [DOMINIQUE FAGET / AFP]
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Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez lors de la manifesation contre la loi travail le 14 juin 2016 à Paris

La CGT, qui refuse d'être enfermée dans un rôle de syndicat uniquement contestataire, a aussi fait des propositions à la ministre sur les cinq articles qui cristallisent les critiques des opposants à la loi. «Nous allons porter des propositions qui permettent que la loi soit bien un socle de droits pour l'ensemble des salariés. Ces propositions vont renforcer le rôle de la branche professionnelle», avait précisé jeudi Fabrice Angéi, membre du bureau confédéral qui participera à la réunion.

Estimant qu'il était «important" d'avoir "renoué le dialogue avec la CGT», la ministre a dit qu'elle allait désormais «regarder attentivement» les propositions remises par le premier syndicat vendredi matin. Toutefois, le gouvernement ne retirera pas les articles qui fâchent la CGT, a répété une nouvelle fois Mme El Khomri. «Enrichir le texte oui, mais sans en dénaturer la philosophie, c'est très clair de ce point de vue là, et notamment la primauté de l'accord d'entreprise en matière de temps de travail», a-t-elle déclaré.

La CGT a l'opinion publique pour elle: plus de six Français sur dix (64%) estiment que, «face aux mouvements sociaux», le gouvernement «doit retirer» le projet de loi travail, selon un sondage Tilder/LCI/OpinionWay. Mais la ministre a opposé dès jeudi une fin de non-recevoir à toute suspension. Et «pas question» non plus de «rouvrir la négociation». Le Premier ministre «l'a rappelé à juste titre: le texte actuel est le produit d'un vrai compromis avec des organisations syndicales», a-t-elle relevé.

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