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Les messages glaçants enregistrés par Adel Kermiche

Ses messages confirment que son attaque était préméditée. [CHARLY TRIBALLEAU / AFP]

L'Express s'est procuré plusieurs fichiers audio enregistrés par Adel Kermiche, l'un des deux auteurs de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray. Il y évoquait la façon dont frapper une église, mais aussi l’existence de son «mentor».

«Tu prends un couteau, tu vas dans une église, tu fais un carnage, bim. Tu tranches deux ou trois têtes et c'est bon c'est fini.» Les semaines qui ont précédé l'attaque de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, Adel Kermiche, l’un des assaillants, a publié sur la messagerie cryptée Telegram ses «conseils» à environ 200 personnes abonnées à sa chaîne privée. L'Express a pu se procurer plusieurs enregistrements audio dans lesquels le terroriste répond à des questions. «Cette correspondance a été retrouvée lors des opérations policières visant Adel Kermiche», explique une source proche de l'enquête à l'hebdomadaire, et ne fait plus aucun doute quant à la radicalisation du jeune homme de 19 ans ainsi que la préméditation de son attaque sanglante.

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Le terroriste répond notamment à la question de savoir s'il est préférable de faire la hijra (s’exiler, ndlr) ou de proférer un attentat sur place : «Si tu veux aller au Shâm (rejoindre la Syrie) c'est assez compliqué vu que les frontières sont fermées. Autant attaquer ici», déclare celui qui était accompagné d’un complice, Abdel Malik Petitjean.

L'homme lui aurait donné des «idées» d'attentats à commettre

Au cours de ces conversations, Adel Kermiche évoque notamment son «cheikh», un «guide spirituel» d'influence qu'il explique avoir rencontré à la prison de Fleury-Mérogis, où il a été incarcéré du 22 mai 2015 au 22 mars 2016 après avoir tenté de rejoindre Daesh en Syrie pour la deuxième fois. L'homme lui aurait donné des «idées» d'attentats à commettre. Le 25 juillet, la veille de son passage à l'acte, il prévient les personnes qui suivent sa chaîne privée que «des gros trucs» vont arriver.

«Je vous préviendrai à l'avance, trois quatre minutes avant et quand le truc arrivera, il faudra le partager direct», insiste-t-il. Le jour de l'attaque à 8h30, il répète qu'il va falloir «partager ce qui va suivre». Sa dernière connexion, à 9h46, intervient quelques minutes après son entrée dans l'église, mais il ne publie rien. Selon l'Express, il ne parviendra à diffuser aucune image du drame, ni sur Telegram, ni ailleurs, probablement stoppé par les balles de la Brigade de recherche et intervention (BRI) de Rouen.

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