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Abattoirs : les députés proposent une vidéosurveillance obligatoire

Abattoir municipal de Pezenas, le 29 juin 2016 [PASCAL GUYOT / AFP/Archives] Abattoir municipal de Pezenas, le 29 juin 2016 [PASCAL GUYOT / AFP/Archives]

Les députés de la commission d'enquête parlementaire sur les abattoirs préconisent une vidéosurveillance obligatoire des opérations dans les abattoirs parmi 65 mesures dévoilées mardi pour augmenter la transparence sur l'abattage en France.

Ces sont les images choc de souffrance et de détresse animale, tournées dans des abattoirs publiées par l'association L214, qui sont à l'origine de cette commission d'enquête initiée en mars par le député Olivier Falorni (groupe des Radicaux de gauche). La commission propose également la création d'un comité national d'éthique des abattoirs et l'augmentation du recrutement de vétérinaires pour améliorer le fonctionnement des abattoirs, 

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En trois mois d'auditions, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, mais aussi des dirigeants d'abattoirs, vétérinaires, membres de l'administration, syndicalistes agricoles, dignitaires religieux, chercheurs et représentants d'associations de défense des animaux ont donné leur point de vue sur ce qui peut-être amélioré dans le domaine du bien-être animal en abattoirs.

Les investigations des députés ont notamment porté sur la formation du personnel d'abattoir, jugée insuffisante. Pour rendre le métier plus attractif, ces salariés ont besoin d'une solide formation "initiale et continue", ainsi qu'un suivi pour "faire évoluer les carrières", a ainsi estimé M. Le Foll.

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll le 15 septembre 2016 à l'Elysée à Paris [BERTRAND GUAY / AFP/Archives]
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Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll le 15 septembre 2016 à l'Elysée à Paris

 

Vidéosurveillance

Les députés ont aussi interrogé toutes les personnes auditionnées sur l'intérêt d'installer des caméras vidéos pour assurer une surveillance des opérations et du matériel des abattoirs, recueillant des avis mitigés. Les principaux syndicats agricoles s'y sont déclarés défavorables, au contraire des associations de protection des animaux, qui demandent plus de transparence sur le monde fermé des abattoirs.

Une demande de regard relayée par les éleveurs qui aimeraient eux aussi pouvoir suivre ce qui se passe pour les animaux qu'ils emmènent à l'abattoir au travers par exemple de comités d'éthique. Les missions d'inspection de l'administration ont également été longuement questionnées, tant du point de vue des effectifs et des moyens que de leur rôle, car les auditions ont montré que l'accent est davantage mis sur la surveillance sanitaire que sur le bien-être animal.

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"Il est possible que la réduction des effectifs, de moins 20% dans l'administration, ait eu comme conséquence un allégement du nombre et de la fréquence des contrôles en protection animale", a reconnu Laurent Lasne, président du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire (SNISPV).

La question de l'étourdissement des animaux a également occupé les débats car, parfois mal réalisé sur des animaux qui continuent donc à souffrir, il est à l'origine de nombreuses séquences des vidéos de L214, association qui milite pour le bien-être animal et prône une alimentation végétarienne. Cela a amené les députés à s'interroger sur les pratiques religieuses juives et musulmanes qui imposent de ne pas étourdir l'animal. Là aussi, la question de la formation s'est imposée.

Vue en date d 21 juillet 2016 de l'abattoir municipal à Haguenau (est de la France) [FREDERICK FLORIN / AFP/Archives]
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Vue en date d 21 juillet 2016 de l'abattoir municipal à Haguenau (est de la France)

 

"Le principal problème est le non respect des procédures établies et non que l'abattage se fasse ou non selon un rite religieux", a toutefois estimé le au ministère de l'intérieur . L'association L214, qui milite pour le bien-être animal, a lancé mardi une pétition demandant au gouvernement "d'interdire l'abattage des animaux sans étourdissement préalable".

L'association a diffusé de nouvelles images réalisées pendant les fêtes rituelles de l'Aïd, montrant des égorgements à vif de moutons dans un abattoir de Nouvelle-Aquitaine. La question de l'investissement dans du matériel qui permettrait d'assurer un abattage plus efficace et plus rapide et donc d'améliorer le bien être animal s'est également posé pour les plus petits abattoirs.

M. Le Foll avait révélé en mai que des manquements graves avaient été relevés sur 5% des lignes d'abattage de 259 abattoirs français inspectés (sur 263) au mois d'avril, après la diffusion de vidéos de l'association L214. Trois établissements avaient été fermés.

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