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Guyane : des milliers de manifestants à Kourou

Dès dimanche, les mouvements protestataires avaient annoncé un durcissement de la mobilisation après l'échec des négociations. (Photo d'illustration) [jody amiet / AFP]

Des milliers de Guyanais étaient rassemblés mardi à Kourou, d'où décollent les fusées Ariane, pour clamer «On en a marre» et affirmer leur «détermination», après deux semaines de mouvement social.

«Il faut que la voix du peuple guyanais réuni soit plus forte que celle de l'État», lance au mégaphone Francis Nugent, artiste et enseignant guyanais. La foule, massée sur le rond-point qui mène au site du Centre spatial guyanais, répond par des slogans : «Pas d'école, pas de décollage», «pas de santé, pas de fusée». De nombreux manifestants portent un t-shirt noir sur lequel est inscrit «Nou bou ké sa» («On en a marre»).

D'autres, des Amérindiens, coiffés de chapeaux à plume, portent des t-shirts rouges. Des banderoles sont brandies sur lesquelles on peut lire «le social se meurt, la délinquance demeure» ou «on assassine le social, dernière sommation». Des drapeaux guyanais, aux couleurs vert et jaune, une étoile rouge au milieu, sont également brandis. «Quand je suis arrivée ici, on laissait la maison grande ouverte. Petit à petit, les choses se sont dégradées. A Kourou, la population s'est appauvrie, le pouvoir d'achat a baissé. On s'adapte à la situation mais ce n'est pas normal», confie Claire Talloneau, une comptable de 63 ans, depuis trente-cinq ans en Guyane.

Durcissement de la mobilisation

Les manifestants protestent contre les propos de Bernard Cazeneuve, qui a appelé lundi à «refuser la démagogie» de ceux qui, à Paris comme à Cayenne, «réclament des milliards». Le collectif «Pou La Gwiyann dékolé» (Pour que la Guyane décolle), qui regroupe l'ensemble des mouvements protestataires, avait annoncé dimanche un durcissement de la mobilisation, expliquant rentrer «dans un rapport de force avec l'État».

Ce mouvement social, d'une ampleur inédite dans le département, est basé sur des revendications sécuritaires, économiques et sociales, ainsi que sur la méfiance face à l'État, accusé de sous-investissement depuis des décennies.

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