En direct
A suivre

350 surveillants ont bloqué la prison de Fleury-Mérogis

Un manifestant devant un feu allumé près de la prison de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne près de Paris,  le 10 avril 2017 [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP] Un manifestant devant un feu allumé près de la prison de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne près de Paris, le 10 avril 2017 [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Plus de 350 surveillants pénitentiaires ont bloqué durant quelques heures la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) pour protester contre la récente agression de six gardiens dans la plus grande prison d'Europe, minée par la surpopulation carcérale et le manque de personnels.

Munis de pancartes «Au feu, la pénit' brûle», «Surpopulation, sous-effectifs, danger» et certaines invitant les candidats à la présidentielle à leur rendre visite, les manifestants ont dressé des barricades à partir de 19h30 sur l'unique avenue qui mène à la prison. Les gendarmes mobiles sont intervenus peu après 22h et ont repoussé les manifestants, à l'aide de gaz lacrymogènes puis de leurs boucliers, qui avaient mis feu aux barricades, faites de palettes de bois et de pneus.

Des manifestants brandissent des pancartes et le drapeau français devant un pneu brûlé à la prison de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, près de Paris, le 10 avril 2017 [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

L'intervention s'est déroulée sans heurts notables, les manifestants se contentant d'entonner La Marseillaise et le slogan «L'Etat contre l'Etat» face aux avancées des gendarmes mobiles. L'accès à la prison a été dégagé peu après 23h.

Des manifestants poussent un conteneur pour bloquer l'accès de la prison de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, près de Paris, le 10 avril 2017  [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

La maison d'arrêt est actuellement remplie à 180% de sa capacité. Elle accueille plus de 4.200 détenus et près de 150 postes de fonctionnaires sont vacants, selon les syndicats. «La situation est juste intenable. Cette agression, c'est la goutte d'eau de trop», a estimé Olivier Legentil, du syndicat Ufap-Unsa Justice (majoritaire). Jeudi, six gardiens de la prison ont été blessés par huit mineurs lors d'une altercation entre détenus qui a dégénéré en bagarre.

 

«Les détenus sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents», a confié à l'AFP une gradée en poste depuis 15 ans à Fleury, sous couvert d'anonymat. «S'ils n'ont pas ce qu'ils veulent de suite, ils frappent le premier surveillant qui passe». Selon elle, la surpopulation attise les tensions et le sous-effectif les aggrave. «Ici, un surveillant gère une centaines de détenus. Faites dans un hôtel, vous verrez comment les clients vont réagir», peste-t-elle.

Selon M. Legentil, «il ne se passe pas une semaine sans agression sur le personnel à Fleury». Cette action devant la plus grande prison d'Europe traduit «un malaise général dans toute la pénitentiaire et surtout dans la région parisienne, où on est continuellement en manque d'effectifs», ajoute-t-il. 

Les syndicats n'ont pour l'instant pas obtenu le rendez-vous qu'ils demandent avec la direction de l'administration pénitentiaire. Ils réclament notamment une fouille générale de la prison, des effectifs supplémentaires et l'abrogation de la législation qui les oblige à justifier les fouilles à nu de détenus. Les surveillants doivent poursuivre leur action mardi matin avec une «marche des oubliés de la République» dans la ville de Fleury-Mérogis.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités