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Avis de tempête sur le PS

Face aux doutes, les cadres du parti veulent resserrer les rangs. [© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Ebranlés par l’issue de l’élection présidentielle, les socialistes sont dans une période charnière, marquée par le doute et les départs en série.

Un avenir à inventer. Marqué par la lourde défaite de Benoît Hamon à la présidentielle (6,36 % des voix au premier tour) et la victoire d’Emmanuel Macron, le Parti Socialiste semble à bout de souffle. Si bien qu’aujourd’hui, la famille politique est morcelée entre plusieurs mouvances antagonistes, chacune tentée de s’émanciper. Face à cette crise ouverte, Solférino temporise et cherche la parade pour ressouder ses troupes autour d’un projet commun.

Entre zizanie et cacophonie

Si les lignes divergentes ont toujours existé au PS, elles ont atteint un point de rupture lors de la campagne présidentielle. Le second tour, auquel le parti n’a pas participé, aura d’ailleurs acceléré la fracture. Inquiets de ne pas voir leur mandats se renouveler, une centaine de députés socialistes auraient d’ailleurs sollicité En Marche ! afin de bénéficier d’une investiture en vue des législatives, à l’instar de Manuel Valls.

Chef de file de l’aile droite du PS, l’ex-Premier ministre ne s’est pas montré tendre à l’égard de sa famille politique. «Ce Parti socialiste est mort, il est derrière nous», a-t-il ainsi affirmé mardi sur RTL. La fracture est telle que Solférino a annoncé mercredi qu’une procédure d’exclusion à l’encontre de Manuel Valls était lancée. Reste que, du côté d’Emmanuel Macron, rien n’est moins sûr : voulant moderniser la vie politique, son mouvement s’est montré frileux et dévoilera ses candidats investis ce jeudi midi.

Autre fracture au PS : celle de l’aile gauche, malmenée par la concurrence directe de la dynamique Jean-Luc Mélenchon. En effet, Benoît Hamon, marqué par son échec à la présidentielle, n’est plus majoritaire au sein du parti. Il a ainsi annoncé mercredi qu’il lancerait le 1er juillet un «mouvement large, transpartisan» afin de «contribuer à ce que la gauche renaisse».

Même initiative du côté d'Anne Hidalgo, Martine Aubry et Christiane Taubira, qui ont fondé «Dès demain», un mouvement «d’innovation» ouvert «à tous les humanistes qui croient encore en l’action».

De l’espoir en juin ?

Face aux doutes, les cadres du parti veulent resserrer les rangs. «J’en ai assez d’entendre dire que notre famille n’existe plus. Je ne veux pas la voir disparaître», s’est ainsi agacé lundi le Premier ministre Bernard Cazeneuve. Une exaspération partagée par le Commissaire européen Pierre Moscovici, qui a appelé mercredi dans Le Parisien à «ressusciter» le PS.

L’avenir du parti pourrait donc se jouer les 11 et 18 juin, lors des législatives. Un scrutin historiquement favorable aux grandes familles politiques traditionnelles, d’autant plus que les socialistes disposent un solide ancrage local.

Pour mettre toutes les chances de leur côté, les cadres se sont donc accordés, au début de la semaine, sur une stratégie et un programme commun, plutôt consensuel. Avec notamment pour cible les propositions d’Emmanuel Macron.

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