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Mediator : le parquet demande un grand procès pour Servier et l'Agence du médicament

Une plaquette de Mediator le 19 janvier 2011 au CHU de Brest [FRED TANNEAU / AFP/Archives] Une plaquette de Mediator le 19 janvier 2011 au CHU de Brest [FRED TANNEAU / AFP/Archives]

Après plus de six ans de bras de fer judiciaire, "le grand procès" du Mediator devrait bien avoir lieu: le parquet a demandé le renvoi en correctionnelle des laboratoires Servier et de l'Agence du médicament dans le volet principal de ce scandale sanitaire.

S'il a lieu, le procès se tiendra en l'absence du principal protagoniste, Jacques Servier, fondateur des laboratoires, décédé en 2014 à 92 ans.

Le parquet de Paris a annoncé avoir requis mercredi le renvoi du groupe pharmaceutique, présent dans 148 pays et qui compte plus de 21.400 collaborateurs, pour "tromperie aggravée, escroquerie, blessures et homicides involontaires et trafic d'influence". Il demande aussi un procès pour l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour "blessures et homicides involontaires".

Si les juges d'instruction, qui enquêtent depuis février 2011 sur ce dossier tentaculaire, devaient suivre les réquisitions du parquet, dix autres personnes morales, essentiellement des sociétés de la galaxie Servier, ainsi que quatorze personnes physiques seront renvoyées en correctionnelle. Parmi ces dernières, l'ancien numéro deux du groupe Jean-Philippe Seta, des fonctionnaires, des médecins ou encore l'ex-sénatrice Marie-Thérèse Hermange (UMP), soupçonnée d'avoir rédigé en 2011 un rapport favorable à Servier.

Consommé pendant plus de 30 ans par cinq millions de personnes en France, le Mediator, un antidiabétique largement détourné comme coupe-faim, a été retiré du marché en novembre 2009. Il pourrait être responsable sur le long terme de 500 à 2.100 décès, selon différentes études.

Au terme de son réquisitoire de 597 pages, le parquet estime que les laboratoires ont dissimulé son caractère anorexigène et n'ont pas signalé les risques d'hypertension artérielle pulmonaire, une pathologie rare incurable, et ceux de graves lésions des valves cardiaques (valvulopathies) qui lui étaient imputables, a-t-on appris de source judiciaire.

 

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